Un cessez-le-feu de 72 heures est entré en vigueur comme prévu mercredi au Yémen à 23h59 (22h59 en Suisse). Cette sixième tentative de trêve depuis mars 2015 entre les rebelles chiites Houthis et les forces progouvernementales n'a toutefois pas empêché de nouveaux actes de violence. Peu avant son application, la coalition arabe sous commandement saoudien, les forces progouvernementales et les rebelles ont tour à tour affirmé cesser les hostilités et menacé de riposter en cas de violation de cette pause dans la guerre qui déchire le Yémen depuis plus de 18 mois.
Mais en moins d'une heure, des actes de violence ont repris notamment autour de Taëz, grande ville du sud-ouest, dont certains quartiers ont été bombardés par les rebelles. Les tirs ont provoqué des accrochages avec les forces loyalistes, ont rapporté des sources militaires et des habitants. Des positions favorables au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la coalition de pays arabo-sunnites, ont également essuyé des tirs dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, selon les sources militaires loyalistes.
Violents combats mercredi
Près de la mer Rouge, trois combattants progouvernementaux ont été tués près de Midi, une ville portuaire de la province d'Hajja, frontalière de l'Arabie saoudite, par les rebelles, qui ont lancé après minuit une contre-offensive pour tenter de reprendre des positions perdues avant le début de la trêve, a indiqué un officier loyaliste. "Les rebelles n'avaient pas respecté les précédentes trêves, et nous avons des directives pour riposter. Nous sommes en position de défense", a-t-il ajouté sans parler de violation du cessez-le-feu.
Avant même l'entrée en vigueur de la trêve, le président yéménite en exil, Abd-Rabbou Mansour Hadi, avait dit s'attendre à ce que la trêve ne soit pas respectée. "Nous n'attendons rien d'autre de la part (des Houthis) que du gain de temps et de la procrastination", avait-il ajouté. La journée de mercredi avait été marquée par de violents affrontements. Des combats et des raids aériens ont fait des dizaines de morts, principalement dans le nord, près de la frontière saoudienne.