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Affaire Ségalat: les experts s'affrontent sur des points cruciaux

C'est à une véritable bataille d'experts que s'est livrée la Cour criminelle de la Côte, à Renens, ce vendredi.

25 mai 2012, 11:50
Dès son arrivée sur place, le médecin légiste a réalisé qu'il était en présence de circonstances très particulière.

La journée de vendredi a été totalement consacrée à l'audition des nombreux experts qui se sont prononcés sur le dossier Ségalat. A commencer par le premier médecin légiste arrivé sur les lieux, le Dr Sébastien de Froidemont, du Centre universitaire romand de médecine légale (CURML).

Dès son arrivée sur les lieux, le soir du drame, il s'est rendu compte qu'il avait affaire à des circonstances particulières. Raison pour laquelle, il a fait appel à un collègue pour procéder aux premières constations. Parmi celles-ci, la confirmation que  les griffures et autres plaies subies par l'accusé étaient fraîches. Il a également expliqué que "le choc subi par Catherine Ségalat au niveau de l'arrière de la tête a été extrêmement violent et a entraîné, outre une fracture avec un trou, également un scalpe partiel. Ce type de blessure est compatible avec une chute dans un escalier avec la tête droite. Par contre, du fait de ce scalpe, il exclut que les six ou sept autres blessures et fractures constatées sur le corps de la victime aient pu être faites en même temps que la fracture à l'arrière du crâne". Ces blessures "annexes" ont été faites avec un objet contondant.  "Il est extrêmement difficile de scalper un crâne, a-t-il précisé. "Pour cela, il faut une force énorme. Or avec une chute en roulé-boulé, thèse émise par la défense, le premier choc n'aurait pas été suffisemment appuyé pour scalper le crâne". Par ailleurs, la victime présentait également une fracture au niveau de la tyroïde. 

Appuyé par le professeur Patrice Mangin, directeur du CURML, le spécialiste a affirmé que, en l'état de ses connaissances, il n'accordait aucune valeur à la datation de l'heure présumée de la mort par analyse du bol alimentaire, trop de données étant aléatoires. Rappelons qu'il situe celle-ci dans un laps de temps allant de 15h15 à 21h. Ces affirmations ont fait bondir l'expert mandaté par la défense, le professeur Michael Fried, chef de clinique et expert en gastroentérologie à l'Hôpital universitaire de Zürich. Ce spécialiste a affirmé hier matin que rarement, il n'avait eu autant de données en sa possession pour estimer le laps de temps nécessaire à la vidange d'un estomac. Il connaissait en effet la taille et le poids de la victime, son dossier médical, et le contenu de son dernier repas, sans oublier le rapport d'autopsie et le rapport toxicologique. Pour lui, sans aucun doute possible, si la fin du repas peut être fixée à 14h-14h15, il est totalement invraisemblable que le décès ait pu survenir au-delà de 18h. Il n'existe aucune probabilité que, au-delà de 4 heures après le repas, il reste du contenu gastrique dans l'estomac.

L'audience se poursuit cet après-midi avec les auditions des experts Drs Dominique Lecomte et Duarte Nuno Viera.

Compte-rendu complet du procès dans notre édition de mardi.

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