Pour le grand public, Jacques Chessex reste l’auteur de «L’ogre», prix Goncourt 1973, ou d’«Un juif pour l’exemple». On oublie souvent que le natif de Payerne est d’abord un poète et que ses poèmes labourent la même matière âpre et charnelle que ses romans. Quant au peintre et au dessinateur, il sommeille encore sous la renommée de l’homme de lettres.
Mais les morts ont le don de nous surprendre. Disparu en 2009, Jacques Chessex resurgit tel un diablotin de sa boîte à travers septante œuvres graphiques présentées ces jours à la galerie Aarlo u Viggo, à Buchillon. Une dizaine d’entre elles, réalisées peu avant son décès, sont exposées pour la première fois.
Théâtre mythologique et sexuel
«Il a toujours dessiné dans ses carnets», relate Jean-Marie Reynier, artiste et curateur de l’exposition, qui l’a fréquenté à l’atelier du peintre-graveur Pietro Sarto à Saint-Prex. «Il peignait comme il écrivait chaque...