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A Cossonay, c’est «The Voice» au balcon

Sónia et António Marques ont surpris leurs voisins en improvisant des concerts. Depuis, leur quartier de Cossonay attend avec impatience ces petites bulles d’oxygène.

04 avr. 2020, 11:00
Sónia et António Marques vivent depuis sept ans à Cossonay, et se sont installés dans le quartier des Prés-du-Dimanche il y a deux ans.

Cossonay, le samedi 28 mars 2020: dans un appartement des Prés-du-Dimanche, António Marques empoigne sa guitare. «On y va!» glisse-t-il à sa femme. Cette fois, le couple a décidé de se lancer. Quelques minutes plus tard, les voilà installés sur leur balcon. La voix claire de Sónia Marques vient briser le silence qui pèse sur le quartier, depuis près de deux semaines. La magie s’installe, les gens apparaissent aux fenêtres.

Cloîtrés dans leur appartement, les habitants découvrent qu’à deux pas de chez eux, il y a de sacrés artistes. António et Sónia, eux, ne sont pas en mesure de voir tous ces visages tournés vers eux. Et ils guettent les réactions: «On se demandait si les voisins allaient être réceptifs, confie Sónia. C’était une expérience. L’idée, c’était de créer des contacts et d’amener quelque chose qui puisse aider les gens à mieux supporter ce confinement.» Le duo se demande même s’il ne risque pas d’enquiquiner, avec sa musique. Tous deux sont loin d’imaginer qu’ils ont immédiatement conquis leur public, qui a presque l’impression d’avoir été propulsé sur le plateau de «The Voice»!

Sónia respire la musique et peut tout chanter! Moi, en revanche, j’ai besoin de répéter!
António Marques habitant de Cossonay

Pour le coup, les Traîne-Gourdins ont tiré le gros lot. C’est que Sónia, 36 ans, et son mari, 45 ans, sont loin de faire leurs premières gammes. Dans les Açores, où ils résidaient encore il y a huit ans, ils ont déjà bien roulé leur bosse, enchaînant notamment une série de 27 concerts, en six mois, avec leur groupe Bruma. António a même écrit une chanson pour une publicité, diffusée à la radio portugaise.

 

Il n’empêche, pour se lancer sans filet au milieu de Cossonay, il leur a fallu une petite dose de courage. Surtout à elle: «Je sais que j’arrive à bien chanter, mais j’ai quand même parfois un peu des doutes, explique Sónia. Je me demande jusqu’où je peux aller avec ma voix!» Du coup, c’est souvent son époux qui la pousse: «Sónia respire la musique! Moi, en revanche, j’ai besoin de répéter pour jouer quelque chose!»

Voisins invités à composer leur playlist

Pour leurs deux premiers concerts – le deuxième a eu lieu le 1er avril – ils ont pris le temps de peaufiner leur playlist. Des chansons en portugais – ils savent leurs concitoyens nombreux dans le quartier – et d’autres tirées du répertoire anglophone. Une sélection pensée en fonction des âges des habitants de leur immeuble. Mais pas seulement. Le 1er avril, ils ont chanté pour leur concierge, qui célébrait ses 56 ans. «Sa femme nous avait appelés discrètement pour nous avertir, raconte Sónia. On va commencer à demander aux voisins ce qu’ils veulent entendre, et de nous indiquer quand c’est leur anniversaire!»

Encouragés par des retours enthousiastes, Sónia et António promettent en effet d’offrir de nouvelles bulles d’oxygène. Reste juste à déterminer à quelle fréquence. «Je suis assez étonnée de voir comment les gens réagissent, car on est dans un quartier assez calme», sourit Sónia.

Pour cette assistante socio-éducative et son mari, qui travaille comme chauffeur pour des enfants en situation de handicap, la musique permet d’alléger le quotidien. Une passion qu’ils partagent avec Gabriel, 2 ans, et Carolina, 11 ans, qui a hérité des qualités vocales de sa maman. Et désormais avec tous ceux, aux alentours, qui leur prêtent une oreille admirative. «Mon mari m’a dit qu’après le corona, on pourrait peut-être organiser un concert dans la rue», poursuit Sónia. Rendez-vous est pris!

 

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