Dans l’imaginaire collectif, l’histoire de l’art suisse renvoie souvent à des noms comme Hodler, Vallotton, Giacometti. Mais combien d’entre nous pourraient citer Alice Bailly, Hélène Tobler ou Aloïse Corbaz? De fait, les femmes ne jouissent pas de la même aura, la faute à un manque de visibilité institutionnelle et à des conditions historiques d’accès au métier plus contraignantes.
C’est sur la base de ce constat que deux historiennes de l’art ont créé Swiss Women Artists Project (SWAP). Une association qui s’articule autour de plusieurs projets, dont un programme de cours et un dictionnaire de notices en ligne. «Nous n’avons pas la prétention de réinventer l’histoire de l’art, explique Marie Jeannet qui a travaillé au Museum im Lagerhaus de Saint-Gall, mais nous voulons enrichir des connaissances lacunaires, documenter, mettre en lumière.» Sa collègue Joëlle Bonardi, ancienne chargée de projets culturels à l’Office de la culture à Morges, renchérit: «Il s’agit de...