Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Affaire Ségalat: l'audience débute par un coup de gueule du juge

L'affaire Ségalat est jugée durant une semaine au Tribunal criminel de La Côte, qui siège à Renens. Ambiance à l'audience.

23 mai 2012, 16:20
Me Jacques Barillon (centre) partie civle dans le proc?s de l'affaire S?galat d?fend les int?r?ts de la famille de la victime.

L'affaire Ségalat est instruite depuis ce matin 23 mai au Trinunal criminel de la Côte, qui siège pour la première fois dans la salle d'audience cantonale de l'ordre judiciaire à Renens. Elle durera une semaine.

Une pléiade inégalée de médias assiste à ce procès qui doit permettre de faire toute la lumière sur la mort mystérieuse de Catherine Ségalat, le 9 janvier 2010 à Vaux-sur-Morges (VD). Cette municipale morgienne avait en effet été retrouvée morte, ensanglantée, dans le sous-sol de sa maison.

L'autopsie a révélé plusieurs plaies et ecchymoses au niveau du visage et une fracture du crâne. Dès le départ, la gendarmerie a inculpé le fils de son mari, pour meurtre. Il est le seul suspect.

Dès l'ouverture de l'audience, ce dernier a affirmé haut et fort qu'il était innocent des faits qu'on lui reprochait.

Deux temps

L'audience a débuté mercredi matin par une mise au point importante de la part du président Jean-Pierre Lador. Il s'est offusqué des nombreuses menaces et lettres reçues durant les derniers mois précédant l'ouverture de ladite séance, aujourd'hui à Renens.

Le président du Tribunal criminel a, en outre, averti les nombreux auditeurs, qu'à la moindre manifestation de soutien envers le prévenu, il n'hésiterait pas à imposer le huis clos, seule la presse étant autorisée à assister à l'audience. La famille du prévenu, persuadée d'assister à une grossière erreur judiciaire, a en effet créé un comité de soutien, très actif dans les médias et sur la toile.

La matinée s'est déroulée en deux temps. En début d'audience, le prévenu, Laurent Ségalat, fils adoptif de la victime et éminent généticien français, directeur de recherches au CNRS, a une nouvelle fois été entendu par le procureur général, Eric Cottier.

"Vous avez une intelligence et une mémoire suppérieure à la moyenne. Alors, aujourd'hui, pouvez-vous nous dire ce qu'il s'est passé dans la maison de Catherine Ségalat, le soir de son décès?". "Je suis dans un brouillard complet. Je ne me souviens pratiquement de rien. Le mieux est de vous référer à ce que j'ai déclaré lors de  ma première audition". Le ton était donnée.

Après plus d'une heure de questions, auxquels nul n'a réussi  à obtenir de réponse clair, le président a procédé au visionnement de la reconstitution des faits, sur les lieux du drame.On découvre alors une personne incohérente, à qui on demande simplement de refaire les gestes effectués quatre jours plus tôt et incapable de s'en souvenir, malgré la proximité temporelle de ceux-ci. Sanglots et écoeurements ont ponctué cette reconstitution.

Chemises ensanglantées

Les chemises ensanglantées retrouvées sur place ont fait l'objet de nombreuses questions. Ainsi, à la question de savoir  quand et où il s'est changé, le prévenu a été incapable de répondre. "J'ai peut-être pris une chemise dans la chambre du grenier où il m'arrivait de dormir. A moins que je ne me sois rendu dans l'armoire de mon père pour lui emprunter une chemise. Je ne me souviens pas, je suis dans un épais brouillard. Cette reconstitution est terrible" a répété à moult reprise Laurent Ségalat.

Sur place, deux chemises pleine de sang ont été retrouvées. L'une, la moins ensanglantée, en évidence dans un sac en plastic devant la machine à laver. Et l'autre, avec un t-shirt plein de sang, sous du linge sale qui était déjà déposé dans la machine à laver.  Impossible de savoir pourquoi ce linge était ainsi caché.... 

Laurent Ségalat ne peut pas non plus expliquer pourquoi il a tant attendu avant d'appeler les secours. Il tentait, en vain, de déplacer le corps d'un mannequin pour le repositionner dans la pièce voisine où a été retrouvé le corps de la victime. Il explique aussi avoir nettoyé tout le sang parterre parce qu'il n'en supportait pas la vue. Ce n'est qu'après qu'il se serait rendu compte qu'il effaçait ainsi des traces précieuses pour les enquêteurs...

Votre publicité ici avec IMPACT_medias