Samedi vers 23h, la place de fête de la Cantonale des Jeunesses à Colombier était occupée par des milliers de personnes. Il y régnait une ambiance «bon enfant», loin de l’image d’immense «beuverie» décriée par certains. Vers 4h du matin, les visages étaient plus fatigués, les pas chancelants chez certains, mais pas de tensions à l’horizon dues à un état d’ébriété trop élevé.
Cette image de fête où l’alcool coule à (trop) grands flots est-elle réelle ou seulement une fausse impression? Impressions et réponses des samaritains, organisateurs, Espace Prévention et police.
«Ce sont souvent des «citadins» qui ont un cliché des Jeunesses et de l’alcool. En réalité, les gens viennent pour le sport, s’amuser et faire la fête. Le problème de ces personnes est qu’ils ont une image qui ne correspond pas à la réalité actuelle», réagit tout de suite Cécile Baptiste Douchet, responsable des samaritains, Section de la Venoge. Entre vendredi et samedi soir où plus de 28000 personnes sont venues à Colombier, seulement 5% des soins étaient liés à l’alcool. «Soit moins de dix cas, ce qui est très faible par rapport à ce qu’on peut s’attendre», déclare, surprise en bien, la responsable des samaritains qui côtoie par son métier les Jeunesses depuis 10 ans. Elle ajoute que dans la mentalité des Jeunesses, contrairement à la ville, il y a une solidarité très forte. «Le jeune n’est jamais seul et il y a de plus en plus de personne dans un groupe qui prend la responsabilité de ne pas boire pour ramener les autres.»
Du côté des organisateurs, la consommation d’alcool n’est pas minimisée, ni ignorée. «C’est clair qu’il y a de l’alcool. Mais les gens ne sont pas plus alcoolisés que dans une fête de gymnastique ou d’Abbaye, lâche Diana Dreyfuss, secrétaire du comité d'organisation. Et il y a une autre consommation que ce qui se fait en ville. Dans les Jeunesses, les anciens prennent en main les plus jeunes.»
"Une approche exemplaire"
Monika Kaempf, responsable Espace Prévention La Côte porte un regard admiratif sur le travail effectué par les organisateurs et leur énergie. «Il est clair qu’il y a beaucoup d’alcool, mais l’été les jeunes qui vont à la plage consomment également beaucoup et les adultes aussi pensent qu’ils peuvent encore conduire alors qu’ils ont trop bu», souligne-t-elle.
«Pour les Jeunesses, nous pouvons parler aujourd’hui d’une approche exemplaire. Il y a une vraie prise de conscience depuis la préparation de la Cantonale de Thierrens en 2003, souligne Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la Police cantonale vaudoise. Ils ont une vraie conscience de tous les aspects de sécurité. D’ailleurs, nous constatons que les standards que les organisateurs se sont fixés sont plus élevés que ce qui est demandé.» Que ce soit en ce qui concerne l’alcool, pour empêcher des abus, mais aussi d’offrir des solutions en cas de consommation trop élevée, les Jeunesses semblent avoir pensé à tout. «L’alcool reste un facteur de risque de violence et doit faire l’objet de prévention et de contrôle, mais il n’y a pas plus de risques que pour une autre manifestation», ajoute le porte-parole de la Police cantonale.
Retrouvez l'article complet dans l'édition La Côte de lundi 22 juillet, ainsi qu'un autre papier sur "La Cantonale à un incroyable talent" dont les photos sont déjà sur notre site.
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