Alors que les infractions au code pénal ont augmenté de 18,5% de 2010 à 2011 dans le canton, une statistique concerne particulièrement les communes de La Côte. Ainsi, Allaman serait le village le plus touché de Suisse en 2011. C’est ce que laissent apparaître des chiffres révélés par l’Office fédéral de la statistique. Cependant, il faut remettre les éléments dans leur contexte. Si la commune du district de Morges domine le classement du nombre de violations du code pénal pour 1000 habitants avec un score de 388, en hausse de 104 points, c’est uniquement à cause des commerces, en nombre important par rapports aux 400 habitants.
«Il ne faut pas tirer de conclusion hâtive, prévient le syndic Denis-Eric Scherz. Cette enquête ne veut rien dire du tout. On la regrette.» Il admet toutefois que les délits commis dans les commerces inquiètent les autorités: «On fait de la prévention pour nos habitants, pour qu’ils soient prudents lorsqu’ils vont dans les centres commerciaux. Par ailleurs, les centres devraient mettre des panneaux à l’entrée pour prévenir les clients, mais nous ne pouvons rien faire, ce sont des domaines privés. Cependant, on est en train de réfléchir à une solution.»
Souvent du vol à l’étalage
Même son de cloche du côté de la police cantonale. «Il faut se méfier de ces statistiques, rappelle Philippe Jaton, porte-parole. Les infractions sont souvent d’importance mineure. Il s’agit fréquemment de vol à l’étalage.» Le peu d’habitants dans ces communes par rapport au nombre de commerces est également relevé par la police.
Allaman n’est pas la seule à être touchée. En effet, Chavannes-de-Bogis (8e), Signy-Avenex (12e) et Vich (22e), trois communes avec un grand centre commercial mais peu d’habitants trustent les premières positions, avec des chiffres plutôt stables. La Côte reste donc une région propice aux infractions. «Il est clair que la proximité de la frontière et des axes routiers et de transports publics joue un rôle. Actuellement, on a une vague de tziganes dont les camps se situent à proximité d’Annemasse, ajoute Philippe Jaton. Et dans plusieurs communes, on ressent une hausse des vols à l’étalage.»
Miser sur la prévention
La prévention reste donc le meilleur moyen de limiter les risques. «Nous ne travaillons pas trop dans les centres commerciaux car la direction fait appel à des agents de sécurité privés, explique Philippe Jaton. Par contre, notre division prévention contre la criminalité réalise parfois des expositions ponctuelles. On a également des affichettes disponibles pour les commerces.» Les centres, à l’image de Signy, ne sont toutefois que peu surveillés et les affichettes peu demandées.
La police rappelle également qu’il ne faut jamais laisser quelque chose dans le caddie sans surveillance. Ni dans la voiture d’ailleurs. Ni non plus dans les maisons, qu’il faut toujours fermer à clé.
Aucun délit à Clarmont
Car dans des communes comme Arnex-sur-Nyon (26e), qui suit de peu Nyon (25e), les raisons sont différentes. «Nous subissons beaucoup de cambriolages, notamment dans les villas, regrette le syndic Christian Graf. Il y en a eu quatre en deux ou trois jours en novembre dernier. Notre position proche de la frontière joue un rôle.» Les autorités du village de moins de 200 habitants ne restent pourtant pas les bras croisés. «Nous avons adhéré au concept de Police-Population en mars, explique le chef de l’Exécutif. Nous espérons désormais que les gens jouent le jeu.»
Les raisons sont sensiblement les mêmes dans le village genevois de Céligny (287e), qui a vu son nombre d’infractions doubler en un an. La région peut toutefois se vanter d’avoir deux communes qui n’ont subi aucune infraction, à savoir Clarmont et Vaux-sur-Morges (2418e). Bursinel (2242e) a également été plutôt épargnée.
La carte suisse des communes concernées:
Atlas statistique de la Suisse - Code pénal (CP) : fréquence d'infractions, en 2011 [Communes]