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André Maury a poussé les cailloux qui ont recouvert l'A1

Né à Orange (F), il est arrivé en Suisse après avoir travaillé une année au lac de Divonne.

19 nov. 2014, 00:01
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Comme de nombreux bras étaient nécessaires pour construire l'autoroute Lausanne-Genève, inaugurée il y a 50 ans, les entreprises travaillant pour cette langue de bitume ont ainsi dû engager du personnel. André Maury est donc arrivé en Suisse, non pas par, mais pour l'autoroute. Un demi-siècle après avoir posé le premier pied en Suisse, il y est toujours et n'a pas perdu son accent chantant du sud de la France. Il raconte avec sourire et énergie ses premières années dans la région d'Aubonne. Né à Orange, à quelques kilomètres de l'entreprise Tramier, il entend parler du lac de Divonne. "Mon patron m'a demandé si je savais conduire un tracteur, j'ai dit oui et il m'a engagé" , se rappelle-t-il. Sauf que pour conduire les trax, il fallait avoir 18 ans, ce qui n'était juste pas son cas. Pendant un an, de 1961 à 1962, André Maury travaille à Divonne où le lac se forme. "Un jour, je rencontre par hasard un gars qui me dit: si tu veux travailler sur Suisse, tu peux. L'entreprise Colas m'a engagé directement" , continue-t-il.

C'est ainsi que celui qui tient un petit commerce de vins à Aubonne se retrouve sur le site où l'entreprise IKEA est actuellement implantée. Son travail, pousser une partie de l'immense tas de terre et gravier jusqu'au tapis roulant. Cette matière deviendra ensuite du goudron pour recouvrir l'autoroute. "Nous, on fabriquait l'enrobé bitumeux pour toute la partie côté Lausanne" , se souvient-il. Un travail répétitif et monotone où parfois les heures ne se comptaient plus, mais qui permettait de vivre. "En 1963, j'avais un salaire de 1600 francs par mois. A l'époque, on croyait qu'on était riches" , précise André Maury. Avec ses collègues, Français et Italiens pour la plupart, dès qu'ils avaient congé, ils sortaient. Il se souvient notamment de nuits blanches à jouer au bowling au Lunika.

"A 19 ans, on sortait et on faisait des tas de rencontres" , sourit-il. C'est ainsi qu'il croise le chemin de celle qui est aujourd'hui sa femme, qui habitait Allaman et qui l'a convaincu de rester vivre en Suisse. Une fois l'autoroute terminée, la plupart de ses collègues sont repartis chez eux, sauf un qui a marié la soeur de sa femme. FMO

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