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Appel au sabotage: la ZAD du Mormont recadre son propos

Mercredi soir les militants écologistes de la ZAD du Mormont ont publié des tracts sur les réseaux sociaux. Le mot "sabotage" a été utilisé mais rien de tel n'est prévu contre Holcim.

03 déc. 2020, 18:07
Les zadistes ont recadré leur propos.

Après la votation perdue sur les multinationales responsables, la ZAD de la Colline, qui occupe le Mormont a diffusé un tract sur les réseaux sociaux qui appelle au "sabotage" et à des actions de "désobéissance civile, violentes ou non". Face aux critiques, elle a recadré et précisé son propos, qui ne s'applique pas au contexte local.

"Il y a eu un gros malentendu, et peut-être un peu de maladresse", a expliqué jeudi à Keystone-ATS un militant, membre de cette première ZAD (Zone à défendre) de Suisse. En résumé, les quelques mots qui ont suscité la polémique ne visaient pas Holcim et la situation du Mormont.
Il fallait les comprendre dans le contexte plus large des multinationales qui exploitent des enfants et détruisent l'environnement, dit-il en substance. "Nous accordons une grande importance à l'intégrité physique", ajoute-t-il.

"Plusieurs d'entre nous étaient assez désespérés après le rejet de l'initiative", complète-t-il. A ses yeux, ce vote montre "l'échec de la démocratie suisse" pour réagir à l'urgence climatique et aux problèmes sociaux. "Mais nous n'appelons pas à la violence dans le cadre de la ZAD de la Colline", affirme-t-il.

Un collectif occupe depuis le 17 octobre dernier le site du Mormont - entre Lausanne et Yverdon - où le cimentier Holcim souhaite étendre sa carrière. Ce projet d'extension est suspendu à un recours au Tribunal fédéral, déposé l'été dernier par des associations de protection de l'environnement. Les zadistes ont annoncé qu'ils occuperont la colline tant que les lieux ne sont pas protégés.

Recours au Tribunal cantonal

En parallèle, ils ont fait recours le 30 novembre au Tribunal cantonal vaudois contre la décision de la commune de La Sarraz de retirer le permis d'habiter à Holcim pour la maison de la Cesseville, dans laquelle les zadistes se protègent du froid. Par cette démarche, la municipalité souhaiterait amener le cimentier à demander l'expulsion des militants.

Dans leur recours, les zadistes font valoir qu'il n'y a pas eu de "constat notoire d'insalubrité" de la maison concernée. La Commission de salubrité publique n'a pas inspecté les lieux et un architecte a attesté que la bâtisse ne représente pas de danger pour les personnes qui l'occupent, expliquent-ils dans un communiqué.

Ce recours a été déposé par l'association Les Orchidées du Mormont, présidée par le Prix Nobel de chimie Jacques Dubochet. L'objectif est que la lutte des zadistes ne soit pas "vidée de sa substance politique pour des raisons prétexte de sécurité matérielle" des lieux, précise le communiqué.
 

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