Sylvie Lehmann
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Il reste dans le regard de Jean-François Jacot les images de la vastitude qu’on ne peut observer que depuis les sommets. Le regard clair, les yeux plissés, lorsque le Gimelan raconte sa montagne, il la voit devant lui et ses récits nous emportent là où le vent aiguise les crêtes.
C’est très jeune et en famille que le natif de Gimel découvre la montagne. Son premier souvenir n’est pourtant pas probant. Lors d’une course au barrage de Mauvoisin, après avoir sué des heures durant une marche escarpée, le jeune Jean-François Jacot aperçoit une jeep qui roule dans les parages. «Je me souviens m’être dit: à quoi bon se fatiguer puisqu’on peut y arriver en voiture?»
Mais petit à petit, il gravit ses premiers sommets, puis son premier 4000. A l’époque, l’assurage se faisait à l’épaule, le baudrier n’existait pas et les chaussures n’avaient aucune souplesse. Si l’assurage...