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Aubonne: le pasteur quitte la scène avec une bonne nouvelle

Michel Durussel, pasteur de la Paroisse protestante de l’Aubonne depuis 2000, a tiré sa révérence le 28 avril.

09 mai 2019, 10:00
Pasteur et comédien, deux rôles endossés avec passion par Michel Durussel.

Le pasteur Michel Durussel a régalé ses fidèles paroissiens d’une ultime facétie lors de son culte d’adieu, le 28 avril dernier, au temple d’Aubonne. Plutôt que d’arborer la traditionnelle robe noire, le ministre a déboulé en tenue de facteur.

«C’est une surprise, confiait-il une semaine auparavant. J’aime bien l’idée du facteur, cette profession est proche de celle de pasteur: les deux sont des messagers. Et si l’on prend un autre sens du mot, le facteur humain est ce qu’il y a de plus essentiel à mes yeux et il convient de le renforcer dans notre existence de plus en plus connectée».

Proche des gens

A l’heure de tirer un bilan avant de prendre sa retraite et de s’établir à Lausanne, Michel Durussel évoque précisément toute la richesse humaine procurée par 20 ans de ministère à Aubonne. «J’ai été très touché encore tout récemment: une voisine m’a appelé pour me prévenir que sa mère était décédée. En arrivant à Aubonne, son mariage était le premier que j’avais célébré. Puis j’ai baptisé ses enfants. Pasteur nous amène à nouer un lien privilégié avec les gens à des moments importants de leur vie.»

J’aimais bien parfois casser une image trop figée du pasteur. Cela créait un effet de surprise qui marquait les esprits.
Michel Durussel pasteur

L’ultime prêche de Michel Durussel a été un condensé de ce qu’il a professé tout au long de sa carrière: l’amour sincère de son prochain; une foi inébranlable née au contact d’une famille chrétienne et confirmée lors d’un rêve; et cette façon si particulière d’amener parfois un certain décalage dans sa pratique, qui étonnait et séduisait tout autant.

Par le passé, on a pu voir Michel Durussel arriver en berger lors de l’accueil des nouveaux habitants à Bougy-Villars ou déguisé en grain de sel lors d’un culte. «J’aimais bien parfois casser une image trop figée du pasteur. Cela évitait que ma personnalité colle trop au rôle professionnel et cela créait un effet de surprise qui marquait les esprits.»

Ce n’est qu’un au revoir, pas un adieu

Car Michel Durussel aimait à endosser aussi bien sa robe de pasteur que ses habits de comédien. A peine arrivé à Aubonne, il a intégré la troupe de théâtre La Dentcreuze.

L’Aubonnois a transmis son goût des planches également à ses paroissiens, toutes générations confondues. Le pasteur est à l’origine de spectacles qui ont marqué les esprits, à l’image de «Un souffle d’Afrique», «Et pourtant elle tourne», «Madagascar, l’île», ou «Drôles de dames».
Hormis son engagement dans la vie sociale locale, Michel Durussel, en étroite collaboration avec ses collègues, s’est beaucoup investi dans la promotion de l’œcuménisme, les actions de solidarité et a largement contribué à dynamiser l’offre des cultes tout comme les animations, créant par exemple des expositions ou organisant un culte télévisé.

«Michel Durussel est un homme remarquable. En tant que syndic, ce qui m’a le plus frappé dans sa personnalité, c’est son engagement et sa proximité. Il a, à mon sens, incarné cette symbiose Eglise-Etat souvent remise en question, mais importante pour le bien public», estime Luc-Etienne Rossier, syndic d’Aubonne.

On croisera encore Michel Durussel à Aubonne. Il a promis qu’il serait de la partie pour le prochain spectacle de La Dentcreuze autour de Boris Vian et du cabaret.

La révélation
«C’est au travers d’une expérience spirituelle que j’ai vécue enfant, vers 11-12 ans, que j’ai eu le déclic. J’ai fait un rêve, je me trouvais dans un espace sacré, tel une cathédrale. Une lumière venait d’en haut et éclairait le monument quand soudain une voix m’a ordonné de me mettre à genoux. Au début, je n'en avais pas envie, mais cette voix aussi ferme que douce a réussi à me convaincre. Quand je me suis mis à genoux, j’ai éprouvé un sentiment de bien-être et de plénitude. Accepter de me mettre à genoux n’était pas se soumettre à un ordre mais s’ouvrir à quelque chose de plus grand que moi, être dans la réceptivité. Quand je me suis réveillé, je me suis dit que j’allais me mettre au service de cette voix et répondre à cette vocation».
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