Votre publicité ici avec IMPACT_medias

"Baptême du feu" pour le syndic

Successeur de Nuria Gorrite, Vincent Jaques revient sur les quatre premiers mois de son mandat.

06 févr. 2013, 06:50
data_art_6784581.jpg

martine.rochat@lacote.ch

Depuis octobre dernier, Vincent Jaques a pris place dans le bureau provisoire du syndic, au collège des Jardins, en l'attente de la fin de la rénovation de l'hôtel de ville. L'ex-salle de classe n'a subi, de fait, que des changements mineurs depuis le départ de son occupante d'avant, Nuria Gorrite. Tout au plus a-t-il marqué son territoire, en accrochant aux murs une gravure de Pietro Sarto, un tableau de Jérôme Rudin, en hommage à Pierre Soulages, peintre du noir, et une lithographie de Varsovie. Un cadeau que lui a offert, quelques jours après son élection, le président de la République de Pologne, de passage à Morges lors de sa visite en Suisse. Aujourd'hui, le néophyte revient sur la centaine de jours qui ont constitué son "baptême du feu". Entretien.

Ces quatre mois sont-ils conformes à ce que vous attendiez, mieux ou pires?

Le côté génial, c'est les rencontres. D'abord avec la population. L'approche est facile et directe. Les gens vous parlent dans la rue. C'est le privilège de vivre dans une localité à taille humaine, comme Morges. Il y a aussi les contacts avec les chefs de service, le personnel de l'administration et les partenaires: organismes intercommunaux, canton, associations... Le Conseil communal est aussi un partenaire, malgré un dialogue qui peut être houleux. La fin de l'année a été intense, mais j'étais conscient, durant la campagne, de ce qui m'attendait si j'étais élu. L'arrêté d'imposition, la taxe au sac et le budget: autant de dossiers sensibles, attisant les passions. Après coup, je me réjouis que ces objets aient été votés sans retards, ce qui n'était pas forcément assuré d'avance. L'hypothèse de la question financière était, en effet, très présente durant toute cette période. Je me réjouis maintenant d'attaquer la page blanche de 2013.

L'élément négatif?

Je n'emploierais pas ce mot. Je parlerais plutôt d'apprentissage. Porte-parole de la Municipalité, le syndic doit souvent communiquer dans l'instant. Cela implique beaucoup de travail au début pour espérer s'approprier et maîtriser les dossiers.

Quelle est votre appréciation des relations Municipalité- Conseil communal?

A nouveau, c'est un partenariat précieux. Sans le délibérant qui autorise, valide, donne les cré dits, on ne peut rien. L'Exécutif se montre face aux élus avec honnêteté et transparence. Je regrette, à ce titre, les accusations qu'on a pu nous faire, comme de ne pas assez informer. Ce n'est pas vrai, nous communiquons régulièrement, dans le délai le plus court possible, oralement ou par écrit, nous avons instauré aussi un réseau intranet pour les conseillers... Mais ils doivent admettre que nous puissions être astreints au devoir de réserve.

Vous pensez à l'histoire du restaurant de Beausobre et aux critiques de l'Entente?

Oui, dans la mesure où l'affaire n'était pas finalisée, nous ne pouvions rien dire. Le Conseil sera, bien sûr, informé en temps voulu. Nous avons plein d'autres dossiers dans le même cas, sur lesquels le Conseil sera renseigné ultérieurement. Ce n'est pas la faute de la Municipalité si les lecteurs des journaux, qui font leur travail, sont informés avant les conseillers communaux...

Pour revenir à ce climat?

Je ne ressens pas de méfiance, mais des demandes d'améliorations, que nous essayons de prendre en considération. Les tensions ne sont pas entre la Municipalité et le Conseil, elles résultent plutôt d'un rapport de forces partagé, interne à celui-ci.

On reproche aussi à l'exécutif de traîner les pieds pour déposer ses préavis...

Pour ce qui est de la taxe-poubelle, on ne pouvait pas le faire plus tôt. Le canton n'a promulgué sa loi qu'en septembre Cela laisse peu de marge... S'agissant de l'arrêté d'imposition, déposé en octobre, voté depuis quinze ans, sans autre, en novembre, on n'a pas envisagé le scénario d'un deuxième débat. Visiblement, le Conseil a besoin parfois de plus de temps pour prendre une bonne décision. Nous allons mieux en tenir compte à l'avenir. L'arrêté d'imposition sera déposé en septembre déjà.

Regrettez-vous le refus du volet social inclus dans le paquet taxe-poubelle?

En l'occurrence, tout n'a pas été rejeté. Les Morgiens ont reçu, ces jours passés, un tout-ménage, rappelant notamment aux familles qui ont de jeunes enfants à combien de sacs gratuits ils ont droit dans l'année. Ce document précisera aussi les critères d'exonération de la taxe forfaitaire (pour rappel, 80 francs par habitant de plus de 18 ans et 200 francs pour les entreprises basées dans la commune, Ndlr). Le Conseil a dit non à la rétrocession partielle des taxes, telle que nous la proposions (sous forme de bons de transports publics). Après avoir effectué une pesée d'intérêts, nous avons préféré renoncer à ce point, sous peine de remettre en question l'ensemble du système et de se retrouver sans rien au 1 er janvier... Il peut être avantageux de se donner un délai supplémentaire pour poursuivre la réflexion. Une nouvelle variante sera, dans tous les cas, présentée ce semestre encore.

Au final, être dans la peau du syndic, n'est-ce pas devoir se faire une solide carapace?

Quelque part, oui, on doit apprendre à se préserver et à protéger ses proches, sa famille et ses amis. Ceux-ci, souvent davantage que vous, souffrent des attaques portées contre vous. Il y a eu des articles de presse très durs. J'espère néanmoins que 2013 sera plus serein que ne l'a été 2012. J'attends ainsi beaucoup des discussions en cours entre les communes et le canton sur les finances. Mais, dans l'ensemble, je tiens à le dire: je suis un syndic heureux!

Votre publicité ici avec IMPACT_medias