Le projet de parc éolien birolan a toujours le vent en poupe. Hier soir, lors de la séance du Conseil communal, Christian Jan, directeur de la Société électrique des forces de l'Aubonne (SEFA), principal porteur du projet avec les Forces motrices bernoises - actionnaires de SEFA - a fait état de l'avancement du projet, en présence de la Municipalité de Berolle: "Nous bénéficions de plus de 500 jours de mesure des vents. Les résultats nous indiquent que la vitesse moyenne des vents est suffisante pour garantir une production annuelle estimée à 28 millions de kWh, soit un tiers de la consommation annuelle du réseau" .
La consommation actuelle des huit communes du réseau équivaut à 80 millions de kWh. La production d'énergie renouvelable, issue des éoliennes et de l'aménagement hydroélectrique sur l'Aubonne, en place, correspondrait ainsi à 80% de la consommation actuelle du réseau. "Un tiers de la consommation annuelle de tout le réseau issu de l'éolien, ce n'est pas négligeable. Il faut que l'on trouve des solutions novatrices si l'on veut sortir du nucléaire" , estime le directeur. "Il faudrait recouvrir de panneaux photovoltaïques les toits de quatre Places d'armes de Bière pour obtenir l'équivalent de la production du parc éolien" , indique-t-il, à titre de comparaison.
SEFA a également mené une étude, présentée lundi soir, sur la propagation du bruit qui serait généré par les sept éoliennes, en recensant 16 points, dans et autour de la commune. "On ne dépasse pas les valeurs limites légales admises par l'ordonnance fédérale sur la protection contre le bruit, signale le directeur. Mais on va affiner encore ces calculs."
Bière partenaire
Les éoliennes seraient situées à plus de 500 mètres des premières habitations - entre le village de Bière et les bois de Ballens - alors que la loi impose une distance minimum de 300 mètres. Les mâts seraient de 92 mètres de hauteur et les pales d'une longueur de 56 mètres.
Lundi soir, les élus birolans ont découvert une simulation 3D, sous plusieurs angles de vue, du futur parc éolien. D'autres études doivent compléter ces premiers résultats engageants, dont une sur les ombres portées.
"Il nous faut encore consolider le budget sur la base, notamment, de l'engagement formel de Swissgrid qui garantirait une rétribution à prix coûtant" , informe Christian Jan. Le coût du parc est estimé à 45 millions de francs, pris en charge à 65% par SEFA et 35% par les forces motrices bernoises. C'est seulement une fois le budget consolidé que les partenaires entreprendront les études d'impact nécessaires à la mise à l'enquête du projet. Elle pourrait avoir lieu en juin 2016. "SEFA n'imposera pas un parc éolien contre l'avis de la population locale" , conclut le directeur.
Le projet est soutenu par la commune de Bière. "On est favorable à cette énergie" , confirme le syndic Jacques-Henri Burnier. Les autorités birolanes ont souhaité inviter leurs homologues de Berolle afin que chacun bénéficie de la même information, étant donné que le projet aura un impact visuel sur les Berolans.
Le syndic est conscient qu'ils ne sont donc pas forcément acquis à la cause de l'éolien. Pour ce qui est de la population de Bière, le chef de l'Exécutif est confiant: "je dirai qu'elle est majoritairement favorable." Le projet a en outre les faveurs de l'Etat puisqu'il fait partie du plan directeur cantonal des parcs éoliens.