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Cossonay verra défiler des navettes autonomes

Des minibus autonomes devraient circuler au pied du Jura dès le 10 décembre. Une première dans le canton.

19 avr. 2017, 16:55
Les deux navettes pourront accueillir une douzaine de passagers en position debout et seront intégrées à la communauté tarifaire Mobilis.

Le "dernier petit kilomètre", comme l’appelle le directeur des Transports de la région Morges-Bière-Cossonay (MBC) François Gatabin, ne devrait bientôt plus être qu’un mauvais souvenir à Cossonay. Cette distance courte mais crasse, surtout lorsqu’on traîne une valise ou qu’on peine à marcher, c’est celle qui sépare la gare du funiculaire et le reste du village. A compter du 10 décembre, ce parcours du combattant ne devrait plus en être un. Ce jour-là, les MBC comptent mettre en circulation deux navettes sans pilote. Toutes deux partiront de la gare du funi’ pour relier le bourg pour la première, et le Pré-aux-Moines pour la seconde. 

A l’échelle de la région et même du pays, c’est une petite révolution. Pour l’heure, dans le domaine des transports publics, les seules navettes autonomes se trouvent à Sion. Exploitées par CarPostal, elles se sont invitées dans les rues de la capitale valaisanne en juin dernier pour une phase de tests qui doit durer jusqu’en octobre prochain. La principale différence avec le projet vaudois, c’est que les véhicules sédunois circulent en toute indépendance. A Cossonay, ils devront se calquer sur ceux du funiculaire, notamment: "C’est un projet intéressant car ils vont devoir interagir avec d’autres moyens de transport déjà existants, explique Raphaël Gindrat, directeur de BestMile, l’entreprise qui fournit le logiciel de gestion de flotte. A Sion, le système est totalement ségrégué, il ne s’intègre pas avec le reste du réseau de transport." Dans le reste du pays, des projets similaires sont en cours d’élaboration à Marly, dans le canton de Fribourg, et à Zoug.

"Un pari sur l’avenir"

Pour les MBC, l’objectif est bien de combler les lacunes qui prétéritent la vie de certains usagers: "Le but n’est pas de remplacer des véhicules avec chauffeur par des navettes autonomes mais de compléter une offre qu’on n’aurait jamais pu étoffer autrement, notamment pour des raisons de coûts et de dimensions du véhicule", insiste François Gatabin. De taille réduite, les embarcations, facturées 254'000 euros pièce, sont en effet idéales pour réaliser de courts trajets sur des petites routes.  

Le projet a de quoi faire rêver Georges Rime, syndic de Cossonay: "Cela va passablement diminuer la circulation", présage-t-il. Evoquant un "pari sur l’avenir", il imagine déjà sa commune débarrassée d’une partie de ses voitures. Selon lui, ces navettes pourraient, à terme, se multiplier et relier différents sites éclatés sur le territoire: "L’avenir nous le dira. C’est une expérience que l’on doit faire."

Pas totalement autonomes

Pour donner toutes ses chances au projet, Cossonay est prête à mettre du personnel à la disposition des MBC. C’est que les navettes ne seront pas totalement autonomes puisqu’un employé, un "groom", devra impérativement accompagner chaque trajet. Pour l’heure, il n’existe en effet "aucune base légale qui permet une circulation autonome", insiste Guido Bielmann, porte-parole de l’Office fédéral des routes (Ofrou). La circulation de ces véhicules sans chauffeur est donc interdite sur le domaine public, exception faite de ceux qui bénéficient d’une autorisation pour des tests. Ces sésames limités dans le temps sont délivrés par l’Ofrou, l’Office fédéral des transports et l’Office fédéral de la communication. "S’il y a une approbation, il faut une personne à bord qui peut intervenir en cas de problème", poursuit Guido Bielmann. A Cossonay, il pourrait s’agir aussi bien de salariés des MBC que d’employés communaux.  

Selon François Gatabin, les MBC ont toutes les chances d’obtenir cette autorisation: "Il n’y a pas de signaux contraires, on est confiants." Il voit même plus loin et espère que la phase d’essai pourra être transformée et que l’offre sera pérennisée: "Notre objectif, à l’issue de la période de tests, c’est de circuler de façon totalement autonome." Du côté de CarPostal, on souligne tous les bénéfices de l’expérience valaisanne: "On le fait pour tester des solutions de mobilité pour le futur et faire progresser la technique", indique la porte-parole Katharina Merkle. Sans compter que ces véhicules représentent un atout indéniable pour la ville: "Il y a beaucoup de personnes qui se rendent à Sion pour les tester. C’est  une attraction touristique."

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