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Des milliers de pages à feuilleter

Le livre sur les quais entame demain son troisième volet. Retour sur la genèse de cette histoire à succès.

06 sept. 2012, 00:01
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fmorand@lacote.ch

Quelque 25 000 personnes en 2010, 35 000 l'an passé et encore plus, espère-t-on, pour cette année. Le salon littéraire Le livre sur les quais, dès demain et jusqu'à dimanche à Morges, connaît une ascension fulgurante. Sylvie Berti Rossi, l'une des initiatrices du projet, décrypte les raisons de ce succès et comment son association parvient à attirer des centaines d'écrivains.

Sylvie Berti Rossi, comment procédez-vous pour proposer un programme aussi riche que celui de la manifestation Le livre sur les quais?

Nous fonctionnons sur invitation des auteurs. Pour cela, nous collaborons avec de nombreux éditeurs, afin de savoir lesquels sortent un ouvrage à la rentrée. Nous prenons aussi en compte les livres qui ont eu un fort impact au printemps. D'ailleurs, certains artistes s'arrangent désormais pour que leur ouvrage soit publié pour Morges. Mais nous portons aussi une attention particulière à offrir au public une palette de styles variés, mêlant des romanciers, en nombre, mais aussi des historiens ou des essayistes.

Comment choisissez-vous les thèmes abordés lors des débats?

Il y a des thématiques qui sont liées à l'actualité. Certaines reviennent d'une année à l'autre, le Maghreb était déjà à l'honneur l'an passé et revient cette année. Mais parfois, c'est en voyant les invités qui seront présents, qu'une idée de sujet nous vient. Il y a aussi des fils rouges, comme "La genèse des personnages et du roman". C'est un point propre à l'écriture et à ceux qui rédigent. Les écrivains témoignent de leur métier.

En fait, nous avons plusieurs angles d'approches et, petit à petit, le programme se construit.

Pour cette troisième édition, vous vous apprêtez à accueillir plus de 300 magiciens du verbe. Quand allez-vous vous arrêter de grandir?

La manifestation a maintenant atteint sa vitesse de croisière. Elle est assez grande, mais pas trop, ce qui permet de conserver un côté convivial. Avec nos hommes de lettres nous remplissons bien la tente longue de 100 mètres. Pour la suite, l'idée est d'enrichir la programmation. Nous avons notamment un travail à faire sur l'aspect multilingue.

En présence des auteurs installés au bord du lac, les lecteurs sont-ils consommateurs d'autographes ou y a-t-il un réel échange?

Généralement, les auteurs ont le temps de discuter avec le public. Mais cela dépend vraiment de l'affluence. J'ai une image de Jean-François Kahn qui converse plus de 10 minutes avec un passant. C'est d'ailleurs notre force depuis le début du salon. Les moments de partage existent réellement, que ce soit dans les salles ou sur les croisières. C'est aussi ce qui explique notre succès auprès des écrivains qui trouvent ici la possibilité de rencontrer, échanger et discuter.

Quelles sont les "stars de l'écriture" que vous rêvez d'accueillir?

Par exemple, Marc Lévy, Nancy Huston ou Andreï Kourkov en faisaient partie et ils sont là cette année. Un jour, nous espérons la venue d'Amélie Nothomb ou Eric-Emmanuel Schmitt.

A combien se chiffre votre budget?

Pour 2012, il est d'environ 550 000 francs. Mais sans les rabais que l'on obtient grâce à des partenariats, tant avec les trains, les hôtels, les repas et la Ville de Morges, le budget se monterait plutôt vers 700 000 à 800 000 francs, j'imagine. Ces collaborations nous permettent de maintenir la gratuité de la manifestation.

Et que perçoivent les invités?

La manifestation leur paie le transport, pour ceux qui viennent de loin, l'hébergement et la nourriture. Mais ils ne sont pas rémunérés. Ils peuvent amener quelques livres pour la vente, sur laquelle ils touchent des droits d'auteurs. Tous les bénéfices sont reversés à l'association Le livre sur les quais, ce qui permet de couvrir une grande partie de notre budget.

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