Depuis dix ans, la Cantonale des Jeunesses campagnardes connaît un énorme succès populaire, mais cette fête quinquennale existe, sous la forme actuelle, depuis 1948. Jeudi, des représentants des onze dernières Cantonales étaient présents aux côtés d'anciens présidents de la Fédération vaudoise des Jeunesses campagnardes (FVJC) pour une séquence souvenirs.
"En vous écoutant, je constate que l'amitié qui se forge, les souvenirs et l'intégration des jeunes dans la société sont communs à toutes vos manifestations" , a résumé Olivier Bolomey, actuel président de la FVJC. En 1958, Edmond Martin était le caissier de la Cantonale à Froideville. Pas d'ordinateurs et encore moins de smartphones à cette époque-là. "Mais je me rappelle parfaitement du bénéfice net de 320,16 francs , sourit Edmond Martin. "On s'est fait de solides amitiés" , a souligné André Reymond, président de la manifestation de 1963 à Cuarnens.
Il y a trente ans, les organisateurs de La Chaux ont décidé d'innover en décidant de ne pas décorer le village de sapins et de fleurs en papier, une révolution à l'époque. "Nous avions créé un stand tartines, imaginé pour le soir, mais il a surtout été utilisé le matin , rigole Jean-François Guex, président de 1983. Il y en avait au beurre salé et radis. Je me souviens qu'à la fin du week-end, il n'y avait plus un seul radis dans tous les jardins du village."
A Bretigny, en 1988, le premier raid, passage de témoin entre l'ancienne et la nouvelle Cantonale, est organisé. "Les prix pratiqués n'ont quasi pas bougé. La bière était déjà à 3 francs" , a constaté Olivier Giddey, président de Bretigny. Mais le souvenirs qui l'a le plus marqué, c'est quand, lors de la partie officielle, les 90 sociétés de Jeunesses présentes ont toutes levé les tables au-dessus de leur tête. "Nous avons dû calmer les ardeurs" , sourit-il. Cinq ans après, à Mézières, la Cantonale débute pour la première fois le mercredi soir. "Car les Abbayes dans notre région débutaient déjà le mercredi" , précise François Gilliéron, président de 1993.
Succès et canicule en 2003
En 1998, à La Vallée de Joux, les organisateurs mettent en place des activités et visites pour occuper les participants les journées de semaine.
Il y a dix ans, à Thierrens, la fête est organisée à deux kilomètres de toute vie humaine. "Il a fallu amener l'eau et l'électricité" , a raconté Jack's Guex, alors responsable des boissons. La canicule de l'été 2003 leur a fait vendre 30 000 litres de sans alcool de plus que ce qui a été vendu en alcool. Paradoxalement, plus de 10 000 portions de fondue se sont mangées dans le chalet suisse construit pour l'occasion et aujourd'hui devenu un refuge. Plus proche, à Bavois en 2008, beaucoup se souviennent de l'énorme parasol planté au milieu d'un champ et qui abritait la tonnelle.
Autant de souvenirs qui ne sont visiblement pas prêts d'être oubliés. Reste à ceux de Colombier de forger les leurs, qui sont à les croire, déjà nombreux. FMO