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Deux mille "disparus" par an

Adulte ou mineur, les procédures de recherche diffèrent sensiblement.

16 nov. 2012, 00:01
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info@lacote.ch

La disparition des petites jumelles Alessia et Livia est encore dans les mémoires. Comme elles, chaque année, plus de 2000 personnes sont signalées "disparues" dans le canton de Vaud. La plupart sont retrouvées après 48 heures mais d'autres ne le sont jamais. Certaines ont peut-être été victimes d'accident ou d'enlèvement. Parmi elles, bien sûr, des enfants et des adultes. D'autres ont choisi de changer volontairement d'existence pour un temps ou pour toujours. Et elles en ont le droit.

" La loi suisse est très claire. Tout adulte sain de corps et d'esprit a le droit de disparaître du jour au lendemain sans laisser d'adresse ", rappelle Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la Police cantonale. Du coup, rien n'oblige les autorités à lancer des recherches. Une situation souvent très mal vécue par les familles pour qui l'inquiétude grandit au fil des jours.

Alors que faire? " Les proches sont en droit de signaler une disparition. Cette dernière sera répertoriée dans le fichier des personnes disparues et diffusée à une échelle plus ou moins large selon le cas. " L'avis de disparition peut même être étendu à l'espace Schengen si la personne s'est évaporée en zone frontalière. Et si le fugueur est retrouvé et ne souhaite pas donner de nouvelles à ses proches, la police doit respecter cette décision. " Nous nous assurons quand même de son état de santé et nous l'informons des recherches engagées par ses proches. Nous les prévenons ensuite que la personne est vivante sans pour autant leur communiquer sa nouvelle adresse ", précise le porte-parole.

 

Une évaluation des risques

 

La situation est différente lorsqu'il s'agit de mineurs ou d'individus fragiles, tant sur le plan physique que psychologique. " Je pense par exemple aux enfants en bas âge ou aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. " Dans ces cas-là, la disparition est jugée inquiétante et la vie du disparu menacée. Dès lors, une autre procédure s'engage, plus longue mais aussi plus coûteuse. Explications.

Quand la famille se rend à la police pour signaler une disparition, l'urgence est d'évaluer les risques. " Au départ, nous effectuons une analyse générale du cas. Nous devons déterminer dans quelle catégorie est placée cette disparition pour ensuite pouvoir orienter le travail des enquêteurs. Dans les cas de suspicion d'enlèvement, il est impératif d'entamer au plus vite les recherches, les premières heures étant cruciales ", rappelle encore Jean-Christophe Sauterel.

Et c'est là que la machine s'engrange: publication d'un avis de disparition sur le Web et dans les médias, enquêtes auprès des proches, recherches cynophiles... " Nous avons également à notre disposition un hélicoptère de l'armée équipé d'une caméra thermique pour explorer les lieux difficiles d'accès. Et puis, nous organisons des battues avec l'aide des forces d'intervention rapides de la Protection civile qui peuvent mobiliser plusieurs dizaines de personnes. Nous pouvons aussi aller plus loin en diffusant un avis de disparition dans les transports publics ", détaille le porte-parole. Autant de mesures à disposition de la police pour tenter de retrouver celles et ceux qui ont disparu contre leur gré. Des opérations qui ont toutefois un coût. Après trois ou quatre jours de travail, la facture peut déjà avoisiner les 6000 francs. Dans notre canton, ces interventions ne sont pas à la charge des familles. Mais ce n'est hélas pas le cas partout.

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