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Féminité et poigne de fer pour mener son équipe de mécanos

Francine Varga est l'une des rares femmes à la direction d'un garage en Suisse.

11 avr. 2012, 00:01
Francine Varga, directrice.

dsandoz@lacote.ch

Dans les ateliers du Garage Arenaz, à Bremblens, il n'y a plus guère de calendriers avec des pin-up déshabillées sur les murs. "Je n'avais rien contre, tient à préciser d'entrée la patronne des lieux Francine Varga. Mais comme je suis pour l'égalité, une année, j'ai amené mon lot de calendriers avec de beaux mâles peu vêtus." Cela a eu pour effet de faire disparaître les photos de starlettes aux seins nus dans tout le garage.

A l'image de cette petite anecdote qui la fait bien sourire, Francine Varga n'a eu aucun complexe à faire sa place au sommet de la hiérarchie dans un univers plutôt masculin. "J'ai toujours oeuvré au sein du secteur automobile, mais jusqu'en 2000, c'était dans le domaine de la formation, pas en contact direct avec les moteurs."

 

Coup de coeur

 

Dans ce cadre-là, le Garage Arenaz dans son écrin de verdure à Bremblens avait attiré son attention. "Mais vu mes moyens, il était impossible que je le rachète" , raconte la mère d'un petit garçon. En séparant l'activité "après-vente" de la vente de voitures, l'affaire a pu se faire. Depuis douze ans, la dynamique quadragénaire est à la tête d'une PME de treize personnes. Elle assure aussi la partie administrative du secteur "vente de véhicules", qui est resté en mains du propriétaire du garage, François Guex. Cette activité-là occupe trois personnes dont... Etienne Varga, le mari de la patronne. "Quand je me rends dans des salons réservés aux professionnels, on me remet des catalogues en me disant "vous donnerez tout cela à votre mari , sourit Francine Varga. Dans un séminaire, j'ai même entendu d'autres garagistes chuchoter "regarde, y en a même qui ont envoyé leur secrétaire" en me désignant."

Des patronnes de garage qui n'oeuvrent pas aux côtés de leur mari, il n'y en a pas beaucoup, même si l'Union suisse des professionnels de l'automobile n'a pas été en mesure de nous en indiquer un nombre précis. "Au sein du groupe Amag, Francine est la seule" , affirme, non sans fierté, son employé d'époux. A tel point que certains candidats qui postulent pour un poste à Arenaz ont préféré renoncer, ne voulant pas d'une patronne. Francine Varga ne s'en émeut guère. "J'apprécie de travailler avec des manuels, j'aime l'odeur de l'huile et des moteurs et le franc-parler qui règne dans les ateliers."

Son domaine à elle, ce n'est pourtant pas expressément l'atelier, mais le bureau. Ses collaborateurs et collaboratrices la décrivent comme une directrice exigeante, mais sachant faire preuve d'instinct quasi maternel. Venue du domaine de la formation, elle met un point d'honneur à offrir les meilleures conditions possibles à ses apprentis - au nombre de quatre actuellement. "Je les responsabilise au maximum. Pas question de les chouchouter non plus." C'est ainsi que ses apprentis terminent leur cursus en étant capables notamment d'assurer le bouclement comptable de la PME.

 

En faire plus que le minimum requis

 

De même au sein du groupe Amag, le garage Arenaz est souvent cité en exemple. Dans cet établissement de campagne, les normes ISO extrêmement sévères fixées par le constructeur ont toujours été passées à près de 100% depuis leur introduction - peu de garages en Suisse peuvent prétendre à de tels résultats. "Je me fixe la barre un peu plus haut que le minimum requis. C'est le meilleur moyen d'assurer et de conserver ma crédibilité" , avoue cette self-made woman d'origine valaisanne qui assume le fait d'être une féministe. Et qui l'applique au quotidien!

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