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Georges Zünd, la magnifique leçon de vie d’un rescapé

Face aux Dicodeurs, Georges Zünd a évoqué, au début du mois, le crash d’hélicoptère qui a décapité en 2014 la FVE, qu’il dirige encore à ce jour. Portrait d’un battant, entre émotions et rires.

29 nov. 2018, 10:19
Après l’accident d’hélicoptère qui a failli lui coûter la vie à l’automne 2014, Georges Zünd a pris l’habitude de vivre et de savourer pleinement le moment présent. Il fêtera ses soixante ans le 22 décembre prochain.

Un personnage! Cette expression, employée par Laurence Bisang, animatrice des Dicodeurs, décrit, à elle seule, Georges Zünd. Directeur de la Fédération Vaudoise des entrepreneurs (FVE) – poste qu’il occupe encore aujourd’hui –, le jovial et rondouillard moustachu à l’accent vaudois inimitable, restera, pour sûr, l’un des invités marquants du rendez-vous humoristique de La Première. 

Pour la première fois, en effet, ce battant, ce rescapé, comme il se qualifie lui-même, est revenu sur le tragique accident d’hélicoptère qui, le 2 octobre 2014, avait décapité la direction de la FVE et dont il est l’un des deux survivants. «J’ai voulu en parler en début de semaine, pour éviter de plomber la suite de l’émission», déclare-t-il, déclenchant l’émotion d’abord, puis les rires.

Sobre et pudique devant les Dicodeurs et le public, comme pour «La Côte» ensuite, il tient à rendre hommage aux victimes, dont sa secrétaire, un pilier de la FVE, avec 34 ans de maison, et à exprimer sa sympathie aux familles en deuil. «Je me rappelle de tout ce qui est arrivé ce jour-là, comme si c’était hier. Mais je n’en dirai pas plus.» Reconnaissant, il remercie le trio qui a rendu possible sa reconstruction: «Christiane, ma femme, qui venait me voir tous les jours et ma famille, mes toubibs et le boulot.»

«Je n’ai pas le système de décodage»

Dès le dixième jour de son hospitalisation au CHUV, il réclame son iPad et se remet au travail, en ligne. «On devait repartir quasiment à zéro. Le comité était décimé. Il a fallu mettre en place une organisation provisoire pour six mois, en attendant la désignation d’un nouveau comité par l’assemblée générale.»

Au four et au moulin, Georges Zünd passe trois mois sur un lit d’hôpital, puis autant en rééducation, à l’hôpital orthopédique voisin. «Ils voulaient m’expédier à Sion, ce qui aurait été difficile pour mon épouse (ndlr: avec laquelle il est marié depuis trente ans,).» Exclu aussi d’aller au Centre des paraplégiques de Nottwil. «J’avoue que je n’ai pas le système de décodage (ndlr: linguistique)», confie avec le sourire notre interlocuteur, né pourtant à Belp, dans le canton de Berne, le 22 décembre 1958, et qui a vécu à Zurich de 1981 à 1983.

 

Je me rappelle de tout ce qui est arrivé ce jour-là, comme si c’était hier.
Georges Zünd président de la Fédération vaudoise des entrepreneurs, à propos de l’accident

Comment s’est-il retrouvé aux Dicodeurs? «Notre responsable de communication a imaginé que ce serait une manière originale de faire connaître la FVE. J’ai dit oui et je n’ai pas regretté. Au début, ce n’est pas si facile. Il faut se concentrer, être attentif, tout va très vite. Après, je me suis laissé aller. J’ai vécu des instants fabuleux avec cette équipe.» Est-il persuadé, comme Johann SchneiderAmann, que «rire c’est bon pour la santé?» «Cela active d’autres muscles, cela détend. Cela doit être un rire relâché, sain et sans contraintes.»

«Je prenais ma grosse voix et ils étaient impressionnés»

Capitaine d’un paquebot de 23 métiers du bâtiment, 2 700 entreprises pour 20 000 emplois et trois conventions collectives, plus une école de la construction de 2300 apprentis, Georges Zünd commente avec un franc-parler certain les revendications syndicales en cours dans le secteur de la maçonnerie: «C’est plutôt une affaire qui regarde les Alémaniques. Chez nous, les relations entre patrons et syndicats sont plus cool. Je regrette que le climat social se tende, mais ce n’est pas notre faute.»

Au service de la communauté: telle pourrait être la devise de Georges Zünd, et qui donne du sens à son engagement politique au long cours. Conseiller communal puis municipal à Bussigny, député PLR depuis un an et demi, il a surtout été préfet de Morges, de 2005 à 2011. Un rôle assumé avec Jacques Bezençon, son collègue de Cossonay, six ans durant, soit le temps de l’entrée en vigueur de la réorganisation des districts. «Je suis parti au moment où on attendait de nous un diplôme en droit, au lieu de l’esprit de pragmatisme et du bon sens qui me sont chers. Surtout en matière de baux à loyer, et lorsque les tâches d’encadrement des mineurs nous ont été retirées. Je prenais ma grosse voix et ils étaient impressionnés. Dans le fond, j’ai toujours été un préfet.»

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