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Grogne des employés vaudois

Les collaborateurs des sites de production de Merck Serono de Coinsins, d'Aubonne et de Corsier regrettent la réaction des dirigeants.

15 juin 2012, 00:01
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lmorel@lacote.ch

Les employés vaudois de Merck Serono ne sont pas contents, et ils l'ont fait savoir jeudi lors d'une conférence de presse à Allaman. En effet, alors que les trois sites devraient perdre près de 10% de leur effectif, les collaborateurs qui, rappelons-le, ne bénéficient pas d'une convention collective de travail (CCT) ne s'estiment pas soutenus par les dirigeants de la firme pharmaceutique. La situation est la même à Genève. Jeudi, plus de 250 employés ont participé à un débrayage d'une heure en revendiquant l'ouverture de "vraies" négociations.

Huitante postes sont visés par la mesure prononcée le 24 avril (15 sur 73 à Coinsins, 23 sur environ 300 à Aubonne et 42 sur près de 400 à Corsier-sur-Vevey). Le but du personnel, aidé par le syndicat Unia, est de limiter le nombre et les conséquences de ces licenciements.

 

Des pressions à Corsier

 

Du côté de la Riviera, les délégués du personnel se plaignent de pressions de la part des dirigeants du site. "Nous avons choisi de faire un petit débrayage pour soutenir nos collègues de Genève, lance Dimitri de Corsier-sur-Vevey. Peu après, la direction du site nous a convoqués pour une séance d'information et a demandé à ceux qui ont voté la grève de se dénoncer." Johanne, employée du même site de production, s'indigne également: "Il y a beaucoup de mauvaise foi. Les dirigeants nous mettent des bâtons dans les roues pour organiser nos assemblées. Nous n'avons par exemple pas accès aux messageries électroniques pour avertir tous les employés du site et n'avons pas le droit de placarder des affiches."

Désormais, la décision finale est dans les mains de la direction de Merck, qui annoncera ses choix le 19 juin et convoquera certains employés le lendemain pour leur annoncer leur licenciement. Un délai trop court, selon le personnel. "Nous ne nous faisons pas trop d'illusion, ajoute Thierry, de Coinsins, dépité. Nous sommes très déçus car notre document contenant nos propositions ne sera quasiment pas utilisé. C'est dommage qu'il n'y ait pas de possibilité de négociation."

 

Quelques postes sauvés?

 

Le sourire n'est pas non plus de mise du côté des syndicats. "Nous avons établi trois options, lance Yves Defferrard, responsable du secteur industrie d'Unia Vaud. La première est d'éviter les licenciements, la deuxième de limiter leur nombre et la troisième de limiter les conséquences qui en découlent en établissant un plan social. Mais pour l'heure, les nouvelles sont mauvaises." Les employés ont élu des groupes de travail sur les trois sites concernés. Seulement, les dirigeants n'auraient pas fourni la totalité des informations nécessaires à l'élaboration de propositions.

Un rapport a toutefois été rendu le 4 juin. Les représentants du personnel ont alors pu rencontrer Arnold Graz, directeur des ressources humaines. "Mais il ne s'agissait pas de quelqu'un avec un pouvoir décisionnel" , regrette Johanne.

Des discussions ont encore eu lieu mercredi soir à Aubonne, en présence d'un membre mieux placé de la direction qui, s'il a semblé plutôt fermé à la discussion, a tout de même livré que certains propositions pourraient être considérées partiellement. Ainsi, quelques-uns des 80 postes ont une chance d'être sauvés. Mais jusqu'à quand? Les dirigeants des sites ont prévenu leurs collaborateurs qu'ils devraient pouvoir conserver leur emploi au moins jusqu'en 2018 ou en 2020. Quelle que soit la décision du 19 juin, Yves Defferard a assuré que "les employés vont continuer à se battre jusqu'au bout."

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