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Il rêve d’une A1 à deux étages

A 94 ans, Paul Friderici a passé une année à dessiner une alternative au contournement autoroutier de Morges.

30 mai 2017, 23:30
/ Màj. le 31 mai 2017 à 00:01
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Depuis son bureau, chez lui à Chigny, en tapotant sur son clavier d’ordinateur, Paul Friderici a tout imaginé. Des matériaux à utiliser au nombre de voies qu’il faudrait créer sans oublier l’impact écologique: il a dessiné les plans de ce à quoi devrait, selon lui, ressembler l’autoroute de Morges à l’avenir. Pour ce Chignac de 94 ans, pas question de voir apparaître un contournement autoroutier, «qui sacrifierait des terres à travers nos campagnes». Il affirme «qu’il est possible de modifier notre autoroute actuelle!». Son projet: en créer une à deux étages, sur le tronçon existant. S’il peut sembler utopique aux yeux de beaucoup de spécialistes, lui voit sa proposition comme «la solution».

Pendant un an, il s’est creusé les méninges pour finaliser un croquis sur lequel il décrit son idée dans les détails. Hauteur et largeur des pistes, poids qu’elles supporteraient ainsi que l’emplacement des rampes de sortie, tout y figure. Avec un deuxième étage, il serait selon lui possible d’avoir dix pistes supplémentaires, bandes d’arrêt d’urgence comprises: «Les huit voies en haut seraient pour des véhicules légers, ne dépassant pas les 3,5 tonnes, explique-t-il. Cela répartirait beaucoup mieux le trafic, en triplant les capacités.» Il propose de créer une structure entièrement métallique en ajoutant des nouveaux piliers qui permettraient de supporter aussi les glissières et des parois antibruit: «Avec le budget mentionné pour la création du contournement, à savoir environ 2 milliards de francs, il serait à mon sens possible de réaliser la totalité des 50 kilomètres qui relient l’échangeur du Vengeron à Crissier.»

Il a tout appris en autodidacte

Mais comment est-il si sûr que cela fonctionnerait? Paul Friderici affirme que son idée peut se concrétiser car «le prix de l’acier n’a jamais été aussi bas. Il s’est réduit de moitié par rapport à il y a quinze ans.» Face à de telles convictions, impossible alors de ne pas se demander pourquoi cette solution n’est pas choisie par l’Office fédéral des routes. Celui-ci affirme y avoir pensé, mais avoir rapidement écarté cette option (lire encadré). «A ceux qui disent que c’est impossible, je dis que rien ne l’est», répond-il d’ailleurs, pour évacuer les questions que pose son projet.

Une bonne dose d’aplomb pour le Chignac, qui a tout appris en autodidacte. Pendant plusieurs années à la tête de Transports Friderici, il a été impliqué dans la création de l’actuelle autoroute, en 1960, pour laquelle il a transporté des graviers. Quant au savoir technique, il l’a acquis par lui-même en cherchant sur Internet et auprès de professionnels.

Pour aller encore plus loin dans sa démarche, Paul Friderici souhaiterait recouvrir ces deux étages de panneaux solaires. La surface serait suffisante pour alimenter «une ville de 15 000 habitants. De plus, le fait que la chaussée soit abritée des intempéries réduirait les coûts d’entretien et les risques d’accidents.» Reste toutefois la question de l’intervention des secours, notamment l’atterrissage des hélicoptères, qui serait compliquée. Paul Friderici promet d’y réfléchir.

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