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L'avenir de l'auberge incertain

Fatigué, le tenancier de l'Ecu vaudois a décidé de jeter l'éponge.

31 déc. 2013, 00:01
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daniel.gonzalez@lacote.ch

Le tenancier de l'Ecu vaudois, l'auberge communale de Saubraz, a récemment fait part à la Municipalité de son désir de rendre son tablier avant la fin de l'année 2013. L'établissement a fermé ses portes le 23 décembre et ne rouvrira probablement pas dans l'immédiat. Le restaurateur ne compte pas aller au bout de son bail qui court pourtant jusqu'en mars 2015. "J'ai travaillé et travaillé encore, mais avec la fatigue et le stress je n'y arrivais plus. La santé allait finir par me lâcher" se justifie Michele Naclerio, usé après un peu plus d'une année à la tête du restaurant saubrian.

Si le syndic regrette ce départ, il ne se dit pas surpris pour autant. Il convient de préciser que l'Exécutif a lui-même choisi, il y a quelques mois, de ne pas renouveler le bail du désormais ex-aubergiste. Cela révèlerait-il un manque de confiance de la part des autorités? "C'est un très bon pizzaiolo, mais il n'a pas su gérer. Il a dû affronter une série de difficultés", déclarait quelque peu emprunté le syndic Daniel Barbezat à l'issue du dernier Conseil général, lors duquel fut révélée la nouvelle. Les autorités auraient-elles commis une erreur de casting? Le syndic s'en défend: "La commune n'est que le bailleur des locaux. Du moment que la personne était solvable, il fallait lui laisser une chance." Si Daniel Barbezat ne tient pas à s'étendre davantage sur le sujet, le restaurateur sortant se montre nettement plus loquace. Michele Naclerio juge que le fonds de commerce lui a été vendu beaucoup trop cher à l'époque.

 

Défaut de compétences

 

Daniel Pesenti, précédent tenancier avec sa compagne Véronique Debonneville, réfute ces accusations avec la plus grande fermeté: "Nous avons relancé l'affaire et avons investi 50 000 francs de travaux dans l'auberge. Nous avons passé du temps à créer quelque chose et il a passé le sien à tout détruire. Il s'est montré borné et n'a écouté aucun de nos conseils." Amer, Daniel Pesenti considère qu'avec ses quelques connaissances de pizzaiolo et de pâtissier, Michele Naclerio n'avait pas les compétences nécessaires pour gérer une telle affaire. Mais alors comment a-t-il pu accéder à la tête de cet établissement? Dans une lettre adressée vendredi à son successeur, Daniel Pesenti rejette la faute sur l'agence, qu'il avait lui-même mandatée pour trouver un repreneur en 2012: "Le jour où cet intermédiaire vous a reçu dans ses locaux, votre candidature aurait dû être refusée immédiatement (pas d'argent, un deuxième pilier de deux ans, pas du métier, pas de patente, pas de voiture)." En outre, il considère qu'en imposant un bail solidaire entre Michele Naclerio et lui-même, la commune empêchait le premier d'obtenir un prêt bancaire qui aurait pu favoriser ses affaires. Sur ce sujet, Daniel Barbezat affirme que la commune a fait les choses dans les règles et qu'en optant pour un avenant au contrat de bail, elle a joué la carte de la prudence, dans le but de défendre ses intérêts en priorité.

 

Un lieu de vie à conserver

 

Aujourd'hui, les autorités veulent à tout prix éviter qu'un tel cas ne se reproduise car, par la voix du syndic, elles se disent attachées à conserver "un lieu de vie qui fonctionne, ce d'autant qu'il est l'un des derniers au sein du village." Hier, elles devaient justement recevoir un repreneur potentiel, sans aucune garantie sur les compétences et la solvabilité du candidat. Quoi qu'il en soit la Municipalité n'écarte pas l'idée d'annuler le bail actuel, voire de reprendre la gestion totale de l'auberge. Quant à Michele Naclerio, il a déjà tiré les leçons de cette mésaventure: "J'ai vu tous les mauvais côtés de la Suisse. Il est donc exclu que je reprenne un resta urant un jour."

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