Samedi 29 octobre 2016: cette journée restera probablement à marquer d'une pierre... noire pour les gourmands de la région et pour les collaborateurs du Petit Manoir, qui effectuaient, en soirée, leur dernier service, avant la fermeture immédiate, de l'établissement, propriété du groupe hôtelier BOAS. La nouvelle, rendue publique la veille, s'avérait d'autant plus brutale que la brigade, dirigée par le jeune chef d'origine bretonne Marc-Henri Mazure, engagé en mars 2015, venait d'obtenir, au début d'octobre, confirmation des quinze étoiles du restaurant au Gault & Millau et la récupération de celle au Michelin, perdue après le départ de Julien Retler, à la tête, durant quatre ans, des cuisines du Petit Manoir, avant d'ouvrir sa propre maison à Aclens.
Patron de BOAS, Bernard Russi justifie l'option prise: cela fait longtemps qu'on perdait de l'argent. C'est dommage, mais à un moment donné, il faut savoir s'arrêter et avoir le courage de prendre des décisions qui font mal. Plusieurs explications sont avancées, ainsi la morosité du climat économique, la difficulté, voire l'impossibilité de couvrir les coûts engendrés par une entreprise dont la gestion semble relever davantage du mécénat artistique que des strictes lois de l'économie. Autres arguments avancés: le changement des habitudes des clients, moins enclins que par le passé, à passer trois heures à table à midi. Bernard Russi en est convaincu, il rouvrira sur le site un restaurant, classique, offrant service rapide et prix abordables. A noter que l'exploitation du secteur hôtelier du Petit Manoir, jugée rentable, avec son taux d'occupation de 70% se poursuit, en revanche, tout à fait normalement.
retrouvez cet article en totalité dans le Quotidien de La Côte du mercredi 2 novembre.