Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le poète du quotidien

Ce soir, Vincent Delerm donnera un concert tout en finesse

14 nov. 2012, 07:11
data_art_6559186.jpg

info@lacote.ch

Fréquemment décrit comme un ciseleur de textes, un poète du quotidien, Vincent Delerm revient avec un nouveau spectacle qui lui ressemble: subtil, drôle et sincèrement poignant. Interview d'un artiste aux multiples talents et aux nombreuses facettes.

Il y a toujours eu du théâtre dans vos spectacles, mais "Memory" relève davantage d'un prétexte à présenter vos chansons que d'un concert à proprement parler. Existe-t-il selon vous de réelles frontières entre les arts?

Mes chansons reflètent le refus d'un genre unique; j'utilise à la fois une mélodie, une posture physique, des textes, etc. Il s'agit donc déjà d'un mélange à la base. L'idée, avec "Memory", était de préparer un spectacle qui soit dans l'esprit du music-hall. J'ai travaillé avec la metteure en scène Macha Makeïeff, dont j'ai toujours admiré le travail et le regard exigeant. En tant que chanteur, c'est difficile de savoir ce que les gens pensent vraiment de vos chansons (on l'apprend souvent au disque suivant!) - et c'est un peu pareil pour les spectacles. Je souhaitais donc collaborer avec quelqu'un du métier qui puisse me donner un avis vraiment critique.

Parlez-nous de "Simon", le personnage que vous interprétez dans votre spectacle: qui est-il exactement?

Ce sont des choses que l'on théorise toujours après coup. En fait on est deux sur scène, l'autre personnage étant muet. Simon n'est pas très loin de qui je suis comme chanteur, mais il fallait que je lui donne un nom. Quand on est sur scène, on n'est pas vraiment soi. Il y a un côté magique, on crée quelque chose qui ne ressemble pas à la vraie vie.

Est-ce un but en soi pour vous que de faire rire le public?

Oui! Le rire est un point de repère très précieux dans mes spectacles. J'essaie de faire passer des choses qui ne sont pas toujours drôles, alors c'est bien d'avoir aussi des moments de rire pour contraster. En sortant de la salle, les gens doivent pouvoir se dire: "Ma situation n'est pas si terrible, finalement!"

Vous avez récemment été nommé Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres; qu'est-ce que cette distinction signifie pour vous?

Rien du tout! Je n'irai d'ailleurs pas la chercher, car j'estime que ce n'est pas le rôle de l'Etat de distribuer des bons ou des mauvais points. Je trouve cela choquant et hypocrite de la part de bon nombre d'artistes de prendre position dans leur pratique, puis de monter sur le tapis rouge pour aller chercher leur médaille comme si de rien n'était... Il me semble surtout que l'Etat a autre chose à faire! Non?

Dans quelle mesure le fait d'être le fils d'un écrivain (ndlr, l'auteur Philippe Delerm) a-t-il influencé votre parcours artistique?

Mon père s'est fait connaître à l'âge de 50 ans, et ce qui est très étrange, c'est qu'on ne m'aurait jamais posé cette question avant cela, alors qu'il aurait eu exactement la même influence sur moi! Avec mon père, on ne parle pas directement de mes textes, mais mes parents sont tous deux de grands amateurs de chansons, donc le genre était très présent quand j'étais enfant. Pour eux, la musique est d'abord quelque chose de joyeux. Et c'est ce que j'essaie de transmettre à mon public aujourd'hui: un peu de joie.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias