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Les "4 sans voix" au Théâtre de Beausobre

Un Français, un Belge, un Québécois et un Suisse romand sont réunis sous le nom des "4 sans voix". Yann Lambiel fait partie de cette équipe d'humoristes. Témoignage.

24 déc. 2013, 06:52
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En tournée depuis un mois, Yann Lambiel et trois humoristes francophones joueront au Théâtre de Beausobre dès vendredi, pour cinq représentations. Le Français Laurent Chandemerle, le Belge Fabian Le Castel, le Québécois Steeve Diamond et le Morgien Yann Lambiel s'appellent "Les 4 sans voix" et interprètent 160 personnages dans un spectacle qui mêle imitations, chansons et saynètes humoristiques. Dégainant leurs références francophones, de Johnny Hallyday à Pascal Couchepin, ces quatre mousquetaires explorent les points communs et les spécificités des cultures de chacun. Entretien avec le plus Suisse des quatre: Yann Lambiel.

Vous avez débuté les répétitions à distance. Comment s'est construit ce spectacle des "4 sans voix"?

Nous avons en effet commencé à créer ce spectacle via le logiciel informatique Skype. Etant donné que, dans nos pays respectifs, chacun tourne son one man show, nous y avons choisi des personnages que nous nous sommes redistribués. La première fois qu'on a joué ensemble, c'était au Festival Morges-sous-Rire en 2012. Nous avions joué pendant deux heures alors qu'on s'était rencontré pour la première fois en vrai la veille! Puis, nous avons écrit et peaufiné les numéros. C'est un spectacle de music-hall, un show avec de l'humour et de la chanson. Il y a notamment une scène dans un EMS qui réunit Berlusconi, Couchepin, Chirac et René (le mari de Céline Dion). Ce spectacle est une bouffée d'oxygène. Jusqu'ici, il est très bien reçu par le public, les yeux des spectateurs pétillent pendant que l'on joue, car c'est un spectacle où il y a beaucoup d'énergie.

Lors des premières représentations, il devait y avoir beaucoup de spontanéité puisque vous ne vous étiez jamais vus. Reste-t-il quelque chose de cette fraîcheur?

Oui, grâce à notre complicité. Sur Skype, ce n'est pas possible de parler tous en même temps, sinon on ne comprend plus rien. Comme nous avons commencé à répéter par ce biais, un respect mutuel s'est instauré dès le début. Chacun devait laisser la parole aux autres. Du coup, il y a une grande écoute entre nous quatre. Et plus on joue le spectacle, plus on se connaît. Nous avons envie de le tourner le plus possible...

Vous jouez des personnages mais vous interprétez aussi beaucoup de chansons...

Oui, chacun a ses spécificités. Par exemple, le Québécois Steeve Diamond, qui est aussi chanteur ténor, interprète des chansons de Pavarotti. Le Français Laurent Chandemerle est le spécialiste de Madame de Fontenay ou de Franck Dubosc... Le Belge, Fabian Le Castel, s'occupe des voix puissantes comme celles de Mike Brant ou de Johnny Hallyday. Et moi, je fais les voix suisses, bien sûr, et tout ce qui est visuel.

En fait, c'est un peu vous le chef d'orchestre du quatuor?

Oui, ici, pendant la tournée en Suisse. Nous avons intégré des gags concernant chaque ville où nous passons. L'idée est que chacun prenne le "lead" lors des dates que nous aurons dans son pays.

Pour la représentation du 31 décembre, à Beausobre, ferez-vous quelque chose de spécial?

Oui. Le soir du Nouvel An, il y aura d'ores et déjà deux représentations et on prévoit quelques surprises. Jouer au Théâtre de Beausobre nous permet de boucler la boucle, c'est l'apothéose. En janvier, nous serons sûrement très fatigués, mais également tristes car cela fait un mois que l'on vit quasiment ensemble.

Tous les quatre, vous êtes également réunis autour de la francophonie.

Oui, on se rend compte que chacun a ses spécificités mais on aime être ensemble, et on a beaucoup de points communs. On m'a fait remarquer que c'était amusant que ce soit moi qui ait réuni quatre personnes étrangères car le Suisse veut plutôt rester chez lui, en général...

Est-ce que ce quatuor est en quelque sorte la suite de votre one man show "Zapping", avec lequel vous vouliez vous faire connaître en dehors des frontières suisses?

C'est plutôt un complément de "Zapping", que je continue à tourner en Suisse romande et qui est devenu une sorte de rétrospective pour mes 40 ans. J'ai pris conscience que mon public était en Suisse. Avec ce one man show, j'ai voulu me mettre en danger, sortir de "La Soupe" et aller voir ailleurs. Je l'ai joué à Paris, mais je me suis rendu compte que je n'avais pas envie de partir en tournée tout seul pendant deux mois, car ma vie de famille est ici. "Les 4 sans voix" me permettent de combler mon envie de me produire à l'international. A quatre, c'est plus rigolo, plus fun.

Quelles suites prévoyez-vous pour "Les 4 sans voix"?

L'année prochaine, nous jouerons en Belgique et au Québec et nous cherchons des dates en France. Nous songeons peut-être à une suite. Quand nous avons de nouvelles idées en ce moment, on se dit que ce sera pour notre deuxième spectacle.

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