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Les autorités vaudoises ont appris du drame de Saint-Sulpice

Les députés vaudois estiment que la police cantonale serait prête, si nécessaire, à déclencher une alerte enlèvement. Des failles identifiées ces dernières années, principalement lors de la disparition en 2011 des jumelles Alessia et Livia à Saint-Sulpice, ont été corrigées.

19 janv. 2021, 16:05
Il y a dix ans, les recherches menées par la police n'ont rien donné.

Le Grand Conseil a accepté mardi à l’unanimité un rapport du Conseil d’Etat, rédigé à la suite d’un postulat de la Rolloise Jessica Jaccoud. La socialiste souhaitait savoir si le système avait été amélioré depuis le drame de Saint-Sulpice. Dans ce cas précis, l’alerte enlèvement n’avait pas été activée car le dispositif n’est pas automatique si l’un des parents, le père en l’occurrence, est l’auteur du kidnapping.

Dans son rapport, le Conseil d’Etat dit avoir tenu compte du rapt de 2011, mais aussi d’un exercice réalisé en 2012. Diverses améliorations ont été faites et des directives ont été complétées. Par exemple, le formulaire d’enlèvement dispose désormais d’une rubrique «disparition inquiétante» avec la mention explicite du risque concret.

Il a aussi été décidé d’engager systématiquement des agents de liaison auprès des membres de la famille. Une «audition formelle» des personnes venues signaler la disparition doit être menée, afin de mieux cerner la situation. L’alerte enlèvement a par ailleurs été étendue aux adultes.

«Ces différents ajustements et améliorations mis en place contribuent à maintenir la capacité de la police cantonale vaudoise à être en alerte», affirme le rapport du Conseil d’Etat. Un exercice doit être organisé cette année avec Fedpol pour tester les nouvelles structures.

Encore des lacunes

Jessica Jaccoud a dit «saluer la prise de conscience» et les aménagements réalisés par les autorités à la suite de la disparition des jumelles. Elle a toutefois regretté «une lacune de fond» du dispositif fédéral d’alerte enlèvement, qui part du principe qu’un enfant ne court pas un danger s’il est enlevé par un parent ou un proche.

Cela a été un échec pour la police cantonale. De nombreuses mesures ont été prises depuis.
Béatrice Métraux conseillère d’Etat chargée de la sécurité

La socialiste a aussi souligné le manque de statistiques disponibles au sujet de ces disparitions inquiétantes. Et même si elle s’est réjouie du vote positif du Grand Conseil, elle a regretté qu’il ait fallu attendre dix ans pour avoir cette discussion entre députés.

Jamais utilisé

Pour la conseillère d’Etat Béatrice Métraux, le canton a tiré «des leçons de ce drame épouvantable» à Saint-Sulpice. «Cela a été un échec pour la police cantonale. De nombreuses mesures ont été prises depuis», a affirmé la ministre chargée de la sécurité.

Pour mémoire, le dispositif d’alerte enlèvement a été introduit le 1er janvier 2010 en Suisse. Il n’a encore jamais été utilisé. «S’il y a bien un cas où il aurait dû être déclenché, c’est cette nuit du 30 janvier 2011 à Saint-Sulpice», a relevé Jessica Jaccoud, estimant que les fillettes auraient sans doute pu être sauvées si l’alerte enlèvement avait été actionnée.

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