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Les nomades restent discrets

Les gens du voyage ont peu investi la région cette saison.

15 août 2013, 06:41
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Cet été, les gens du voyage de passage sur La Côte se sont visiblement tenus à carreau. Qu'il s'agisse du district de Nyon ou celui de Morges, aucun problème majeur lié au transit de ces populations n'a été recensé. " Nous avons reçu moins de plaintes que l'an dernier. Il n'y a pas eu de gros cas de violation de terrain ", assure Nelly de Tscharner, préfète de la région nyonnaise. Aux commandes du district de Morges, Andrea Arn livre, elle, une réponse claire et nette: " Personne n'a fait appel à mes services pour ce genre de problèmes. " Plus globalement, à l'échelle du canton, même observation. Etienne Roy, préfet du Jura-Nord Vaudois mais aussi médiateur cantonal auprès des gens du voyage, a vécu les beaux jours sans grands remous. " Depuis mon entrée en fonction ce printemps, je suis très peu intervenu. Il y a eu quelques cas d'installations sauvages mais elles ont vite été réglées ", assure-t-il.

Ce constat a de quoi étonner lorsqu'on le compare à celui dressé à l'été 2012. Plusieurs installations illégales de caravanes ainsi que la surcharge de certaines aires d'accueil avaient alors généré de nombreuses tensions entre nomades, propriétaires fonciers et autorités. Le phénomène avait été observé dans toute la Suisse romande. Dans la région (qui ne dispose pas d'aire d'accueil à proprement parler), on se souvient notamment de l'occupation du parking de la Vuarpillière, à Nyon, par une douzaine de caravanes. Une incursion sauvage qui avait obligé la Commune à déposer plainte après l'échec des négociations ("La Côte", du 18 juin 2012). Aujourd'hui, comment expliquer ce revirement de situation?

Le Canton a durci le ton

Si les cas problématiques ont drastiquement diminué, c'est grâce aux nouvelles mesures prises par l'Etat de Vaud, suite à la surcharge de 2012. Comme le mentionne Nelly de Tscharner, " les préfets n'avaient alors pas d'outils pour lutter contre certaines de ces intrusions. " Désormais, la donne a changé. Explications d'Etienne Roy: " les propriétaires terriens peuvent désormais signaler directement le problème au préfet. "

Ces nouvelles directives émanent d'une commission de travail mise sur pied l'hiver dernier et regroupant plusieurs cantons. Des séances de concertations entre communes, cantons mais aussi avec Prométerre (Association vaudoise de promotion des métiers de la terre) ont eu lieu. " Prométerre a alors lancé un avertissement aux agriculteurs. Ces derniers se sont donc organisés en mettant, par exemple, des bottes de foin sur leurs terrains ou en y creusant des rigoles ", indique la préfète de Nyon.

Si l'on note une forte baisse des litiges impliquant ces populations itinérantes, il est en revanche plus complexe d'évaluer leur présence dans la région. " Difficile de dire si celle-ci a diminué ", avoue Etienne Roy. Ce qui est sûr, c'est que ces gens ont respecté les aires de stationnement mises à leur disposition, à Payerne et à Rennaz. La fréquentation de ces lieux est restée stable par rapport à l'été dernier. " Les cantons poursuivent leurs discussions sur la question "nomade", l'objectif étant d'harmoniser les directives à l'échelle nationale. "Bien entendu, l'idée n'est pas de chasser ces populations mais de mettre sur pied des aires d'accueil dignes de ce nom. Par contre, nous ne voulons pas les multiplier car cela pourrait créer un appel d'air ", conclut Etienne Roy.

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