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Manuscrits littéraires de grands écrivains à l’honneur à Montricher

Victor Hugo, Honoré de Balzac, Oscar Wilde ou encore Arthur Rimbaud: des documents de ces grandes plumes sont à découvrir à la Fondation Jan Michalski.

26 avr. 2021, 10:04
A Montricher, on peut observer des manuscrits de Victor Hugo (à g.), Jean-Jacques Rousseau (au centre) ou encore Honoré de Balzac (à dr.).

La Fondation Jan Michalski à Montricher présente depuis samedi sa nouvelle exposition avec l’une des plus importantes collections de manuscrits littéraires, constituée par l’écrivain autrichien Stefan Zweig et transmise au bibliophile suisse Martin Bodmer. L’occasion de découvrir jusqu’au 29 août des documents de Goethe, Balzac, Rimbaud, Racine, Casanova ou encore Oscar Wilde.

«De Stefan Zweig à Martin Bodmer: la collection [in]visible» explore avec curiosité les mystères de la création, indiquent les responsables de la Fondation. Stefan Zweig (1881-1942) n’est pas seulement l’auteur à succès du «Joueur d’échecs», d’«Amok» ou de «Lettre d’une inconnue», il fut aussi un important collectionneur de manuscrits littéraires, expliquent-ils.

Il a ainsi réuni dans un «assortiment éclectique, qui reflète son intérêt marqué pour la diversité des littératures européennes, plusieurs centaines de textes autographes des auteurs qu’il admirait le plus»: brouillons d’œuvres célèbres ou inédites, notes préparatoires, billets intimes ou encore manuscrits destinés à l’imprimeur, de la Renaissance jusqu’à ses contemporains.

Humanisme et «Weltliteratur»

Cette galerie personnelle des «plus grands maîtres de tous les temps» – Goethe, Balzac, Rimbaud y croisent Racine, Casanova et Oscar Wilde – représentait aussi pour lui la possibilité de sonder les mystères de la création artistique, une quête constante au cours de sa vie mouvementée.

Contraint à l’exil par la menace du nazisme, Stefan Zweig choisit de se séparer de cet ensemble qu’il estimait «plus digne de lui survivre que ses propres œuvres». Il engagea le libraire viennois Heinrich Hinterberger, avec qui il en organisa la vente depuis Londres. La majeure partie de la collection fut alors recueillie par le bibliophile suisse Martin Bodmer (1899-1971), dont Zweig connaissait de réputation la célèbre bibliothèque.

En rendant à nouveau visible une collection longtemps considérée disparue, l’exposition «offre une occasion rare de voir quelques-unes des plus belles pages du patrimoine littéraire de la main même de leurs créateurs». Elle interroge aussi ce qui pouvait rapprocher les deux collectionneurs dans leurs projets respectifs.

En héritiers de Goethe, Zweig et Bodmer partageaient une conception «magique» du manuscrit autographe comme lieu d’évocation de «génies» à travers leurs traces écrites, mais aussi une vision humaniste de la «Weltliteratur» (littérature mondiale) comme horizon culturel face à la montée brutale des nationalismes.

 

Infos pratiques

«De Stefan Zweig à Martin Bodmer: la collection [in]visible», Fondation Jan Michalski, Montricher. Jusqu’au 29 août, du mardi au vendredi de 14h à 18h, samedi et dimanche de 11h à 18h (sur réservation en ligne le week-end). Entrée: 5 francs (plein tarif); 3 francs (étudiants, groupes, retraités, chômeurs, AI); gratuit pour les moins de 18 ans, les habitants de Montricher et chaque premier dimanche du mois.

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