Le président du conseil d'administration s'explique
François Naef, président du Conseil d'administration de Merck-Serono s'explique après l'annonce de la fermeture du site de Genève et du licenciement de quelque 80 postes dans le canton de Vaud à Aubonne, Coinsins et Corsier-sur-Vevey.
"Le site de Coinsins va fermer. La petite activité de conditionnement qu'il y a là-bas sera déplacée à Aubonne. Le siège de la holding devrait toutefois y rester."
Et François Naef de détailler: "A Coinsins, ce sont 15 des 73 postes qui vont être supprimés. A Aubonne 23 sur 300 sont appelés à disparaitre. Enfin, à Vevey, nous nous séparerons de 42 postes sur 400. "
"Quant aux 130 postes déplacés de Genève sur Vaud, l'objectif est de les placer le plus près possible des sites de production, soit à Aubonne et à Vevey, explique le PDG du groupe pharmaceutique germano-helvétique.
Revers pour la place scientifique suisse
Les plans de restructuration de Merck Serono sont un revers pour la place pharmaceutique suisse, selon l'association faîtière Interpharma. Les coupes sombres dans la recherche montrent l'urgence d'un plan directeur réclamé depuis plus d'un an auprès du Conseil fédéral.
Par sa taille, Merck-Serono, membre d'Interpharma, est au 3e rang des entreprises pharmaceutiques de Suisse. "Les nombreuses suppressions d'emploi et le retrait partiel de Merck Serono de Suisse" sont donc "un dur revers" pour la place pharmaceutique suisse, a indiqué mardi Interpharma dans un communiqué.
Cette évolution est due à une baisse d'attractivité de la Suisse en termes de pharma. Depuis des années, Interpharma critique les lourdes procédures requises pour lancer des essais cliniques ainsi que les retards d'autorisation de mise sur le marché de médicaments et leur admission au remboursement. Ces phénomènes ont fait diminuer de 40% les essais cliniques réalisés en Suisse, précise l'association faîtière.
13h23 Réaction du conseiller d'Etat genevois François Longchamp
"C'est une triste nouvelle pour l'économie genevoise", a réagi mardi François Longchamp, à l'annonce de la fermeture du site genevois du groupe Merck Serono. Interviewé au "12h45" de la RTSun, le conseiller d'Etat a ajouté que c'est le plus grand licenciement collectif opéré à Genève.
"Informé de manière officielle hier, le Conseil d'Etat a pris des dispositions pour que le Service de l'emploi puisse absorber l'arrivée massive des demandeurs d'emploi", a expliqué François Longchamp. "Nous savions que l'entreprise traversait des moments difficiles" mais le canton ne s'attendait pas à une telle annonce.
"C'est le plus grand licenciement collectif à Genève", a ajouté le conseiller d'Etat. Interviewé lors de la même émission, Blaise Matthey, directeur général de la Fédération des entreprises romandes Genève, est "sous le choc". Selon lui, c'est même le plus gros licenciement collectif jamais opéré en Suisse romande.
"La forte densité de multinationales en Suisse romande" est un facteur de risques car les centres peuvent être transférés, surtout s'il y a des doublons comme dans le cas de Merck Serono, a précisé Blaise Matthey. La force du franc suisse est aussi pénalisante.
11h21 Merck annonce ses plans pour la réorganisation de Merck Serono en Suisse dans son communiqué
La fermeture du siège de Merck Serono à Genève fait partie des mesures planifiées.
Merck projette des réductions d’effectifs sur plusieurs de ses sites basés en Suisse et a l’intention de transférer certaines des fonctions basées à Genève vers l’Allemagne, les Etats-Unis et la Chine.
Les sites de production biotechnologique d’Aubonne (Vaud) et de Corsier-sur-Vevey (Vaud) seront maintenus
Merck va travailler en étroite collaboration avec les salariés concernés par ces mesures pour trouver des solutions socialement responsables
Merck a annoncé aujourd’hui, mardi 24 avril 2012, ses plans pour la réorganisation de Merck Serono en Suisse, dans le cadre du programme global de transformation annoncé par le Groupe en février.
Le programme de transformation de Merck a pour objectif de répondre aux défis sans précédent auxquels le Groupe est confronté sur ses marchés, de faire face à une concurrence accrue pour ses principaux produits, ainsi que de remédier à des facteurs d’inefficacité au sein de sa propre organisation.
“Les mesures planifiées pour les opérations de Merck Serono en Suisse sont nécessaires pour maintenir notre position concurrentielle au niveau mondial sur un marché en mutation rapide et pour assurer l’avenir à long terme de la société,” a déclaré Stefan Oschmann, Membre du Comité Exécutif de Merck et Responsable de la division Merck Serono.
“Malheureusement, ces mesures incluent la fermeture de notre siège à Genève, avec une réduction des effectifs et le transfert de certaines fonctions basées en Suisse vers d’autres sites de Merck. Nous nous engageons à travailler de façon étroite avec les principales parties prenantes, et tout particulièrement les salariés concernés par ce programme, pour trouver des solutions socialement responsables, dont la mise en œuvre d’éventuels programmes d’aide à la création d’entreprise et de propositions de reclassement.”
Merck Serono prévoit de réunir toutes les fonctions relevant du siège sur un campus Merck Serono, à Darmstadt (Allemagne), afin de supprimer certains doublons de fonctions liés à l’existence de deux sièges européens.
De plus, Merck Serono prévoit de transférer des postes-clés de recherche et développement de Genève vers Darmstadt (Allemagne), Boston (Etats-Unis) et Pékin (Chine), afin de tirer parti de façon optimale de l’expertise scientifique du pôle d’excellence biotechnologique de Boston, et d’assurer un développement clinique de pointe dans les marchés en croissance.
Ainsi, sur les 1 250 postes du site de Genève, plus de 750 postes seraient transférés vers d’autres sites. Par ailleurs, Merck Serono projette une réduction de 500 postes afin de supprimer les doublons de fonctions et de créer une organisation plus simple et plus souple. Merck Serono prévoit en conséquence de fermer son site de Genève.
Malgré ces mesures, Merck Serono maintiendra des unités de production en Suisse et continuera à fabriquer ses produits biotechnologiques à Aubonne (Vaud) et à Corsier-sur-Vevey (Vaud).
Merck Serono projette néanmoins la suppression d’environ 80 postes sur l’ensemble des sites situés dans le canton de Vaud (Aubonne, Corsier-sur-Vevey et Coinsins).
Les opérations de production actuellement basées à Coinsins seront pour l’essentiel transférées à Aubonne. Merck Serono prévoit de transférer plus de 130 postes de Genève vers les environs d’Aubonne afin que les opérations techniques liées à la production soient plus proches des sites de production. Merck Serono a l’intention de maintenir à Zug ses opérations commerciales liées au marché suisse.
Le processus de consultation des salariés va débuter le 25 avril 2012. Au cours de ce processus, la société va recueillir et évaluer les propositions alternatives faites par les employés. Merck Serono souhaite, dans la mesure du possible, trouver des solutions socialement responsables et collaborer avec les parties prenantes au niveau cantonal afin d’identifier les opportunités de reclassement pour les salariés affectés par le plan. Merck Serono compte actuellement environ 17 000 salariés répartis dans le monde entier, dont environ 1 250 basés à Genève.
De plus, une équipe spécifique viendra en aide aux salariés et travaillera avec les parties prenantes du canton pour évaluer les projets possibles de spin-off et de start-up, indépendantes de Merck Serono, et qui pourraient présenter un potentiel sur le long terme. Dans ce cadre, Merck Serono s’est engagé à consacrer jusqu’à 30 millions d’euros pour l’aide au financement de nouvelles structures qui seraient créées par des salariés et qui seraient centrées sur des activités ou des molécules qui ne font pas partie des objectifs actuels ou futurs de Merck Serono.
Au terme du processus de consultation et de l’analyse de ses résultats, Merck Serono projette de débuter les transferts et de procéder à la réduction des effectifs au cours de deuxième semestre 2012, avec l’objectif d’avoir mis en application l’intégralité du plan au premier semestre 2013.
11h05 Les employés sortent de la tente.
Les premières informations indiquent que les employés licenciés seront avertis demain de leur sort. Certaines des 80 personnes affectées par ces mesures dans le canton de Vaud, seront soit licenciées soit déplacées sur autre site. Quant au site de Genève, certaines activités (administratives notamment) seront délocalisées sur un site vaudois à déterminer.
La direction de Merck-Serono reçoit actuellement la presse.
Les syndicats vont intervenir s'ils sont mandatés. Le personnel de Merck-Serono n'est actuellement pas sous convention collective. Yves Defferrard, secrétaire syndical d'UNIA, se rend sur place à Aubonne. L'un des artisans du sauvetage de Novartis à Prangins-Nyon, espère que la direction aura l'intelligence de laisser les syndicats rencontrer les salariés sur place. Si tel n'était pas le cas, une salle a déjà été réservée à cet effet.
Une rencontre entre UNIA et la direction de Merck-Serono est prévue aujourd'hui , mardi 24 avril, à 14h30 à Genève.
10 heures ce matin, les employés sont entrés dans la tente. Le plan de restructuration, prévoierait la fermeture du site de Genève (qui compte 1300 personnes). Les employés seront licenciés ou déplacés. Des suppressions de postes dont 88 à Aubonne sur un effectif de 300. Coinsins serait également touché. Quelque 80 employés seront licenciés sur le site historique de Serono.
Ce plan de restructuration ne devrait, à première vue, pas affecter le site de Corsier sur Vevey.
Les employés de Genève sauront au mois de juin s'ils sont licenciés ou déplacés.
L'annonce d'Aubonne a été relayée par satellite sur le site de Corsier sur Vevey.
Une ligne de production toute neuve
Depuis plusieurs mois déjà, les employés œuvrent dans le doute à Aubonne, où sont effectuées les activités de production de substances actives, de remplissage aseptique et d’emballage des médicaments biotech. L’incertitude est également de mise à Genève, qui pourrait très largement souffrir de ce plan de restructuration, et à Corsier-sur-Vevey. «Tous les employés de Suisse ont été invités aujourd’hui, confirme Saoyuth Nidh, du service de presse de l’entreprise pharmaceutique. On va en savoir plus, mais pour l’instant, aucune rumeur n’est confirmée.»
Quant à une éventuelle fermeture du site de production de La Côte? «Je ne confirme rien du tout», s’exclame Pierre Caloz. D’autant plus que Merck-Serono vient d’investir dans l’agrandissement d’un bâtiment pour y installer une nouvelle ligne de production. Un projet devisé à quelque 13 millions, qui sera terminé fin 2012.
Réactions politiques contrastées
Certains n’ont pas souhaité réagir, à l’image de Philippe Leuba. «Je ne donne aucune information», a insisté le conseiller d’Etat en charge de l’économie.
«Nous n’avons reçu aucune communication officielle de la part de la direction, relève Luc-Etienne Rossier, syndic d’Aubonne. Les quelques bribes d’indications officieuses que j’ai obtenues me paraissaient plutôt rassurantes pour le site d’Aubonne.» L’élu fonde son espoir notamment sur les récents investissements effectués par l’entreprise pharmaceutique.
La Municipalité a d’ailleurs été conviée à visiter la nouvelle ligne de production en cours de montage, il y a un mois. «On caresse l’espoir que ces nouveaux aménagements soient un signe de développement du site aubonnois plutôt que de régression.» Les autorités aubonnoises ont récemment donné à l’entreprise l’autorisation d’installer des tentes. La demande mentionnait que des formations sur de nouveaux logiciels y seraient organisées pour les cadres. Aujourd’hui toutefois, leur utilité risque d’être toute autre.