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Morges: Géa Augsbourg a donné ses lettres de noblesse au reportage dessiné

Les facettes connues et méconnues de l'artiste vaudois font l'objet d'une exposition, à découvrir présentement et jusqu'au 12 janvier 2014 à la Maison du dessin de presse.

09 oct. 2013, 14:33
Une image prise aux Etats-Unis : Noir appuyé sur le genou, mine de plomb et encre de Chine. Musée historique de Lausanne. Don de l'association des amis de Géa Augsbourg.

Né en 1902, mort en 1974, l’artiste vaudois Géa Augsbourg n’est pas, à proprement parler, un caricaturiste politique, comme tant de dessinateurs de presse aujourd’hui. Les quelque 200 oeuvres exposées à Morges dès le 9 octobre et jusqu’au 14 janvier 2014 mettent en évidence néanmoins son rôle de précurseur dans un genre qui retrouve ses lettres de noblesse de nos jours, avec un Chapatte, notamment : le reportage dessiné.

Une occasion, pour le visiteur, d’emprunter la machine à remonter le temps. A la grâce d’un périple de plusieurs semaines, aux Etats-Unis, effectué en 1949 par Géa Augsbourg, 14 ans avant le fameux rêve de Martin Luther King, le spectateur de 2013 découvre ou redécouvre, une Amérique dominée par la ségrégation raciale et la misère des populations noires. Face à cette injustice, le créateur retranscrit son indignation en textes et en dessins, publiés alors par le quotidien français Libération, puis repris dans le cadre d’un livre, prochainement réédité.

L’événement permet également d’apprécier des travaux à ce jour quasiment inédits. Parmi les quelques milliers conservés par le Musée historique de Lausanne, certains d’entre eux, récemment inventoriés et illustrant un voyage en Chine, n’ont bénéficié, à l’époque, que d’une diffusion confidentielle. En 1959, en plein Grand bond en avant, dix ans tout juste après la fondation de la République populaire par Mao-Tsé-Toung, le Romand y esquissait en quelques traits noirs jetés sur le papier blanc, sans parti-pris idéologique, la vie simple des gens du peuple…

L’exposition met en évidence des aspects plus familiers de cet univers créatif. Géa Augsbourg a également exprimé à la pointe de son crayon son attachement pour son coin de pays, représentant les paysages, les bistrots de villages, les gens du lac et les ouvriers immigrés des chantiers de l’autoroute Lausanne-Genève, inaugurée il y aura 50 an l’an prochain, en lien avec l’ouverture de l’Expo nationale de 1964.
Il a enfin été le portraitiste de nombreux artistes d’ici : Ramuz, Gilles, Ernest Ansermet. Des noms qui, comme le sien, ont marqué leur époque et la notre.  

La suite à lire dans La Côte de jeudi.

 

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