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Le constat est rude. Les chiffres en attestent. A l'image du canton et du pays, les 62 communes du district ont toutes, sans exception, refusé la vignette autoroutière à cent francs, l'un des trois objets fédéraux soumis au peuple le week-end passé. L'appel au "oui", lancé par la Municipalité de Morges, alors que les exécutifs de Bremblens et de Lonay militaient pour le "non", n'a pas séduit les électeurs, et ce malgré le lien fait avec le financement des études du futur contournement autoroutier de la ville. Un argument qui n'a pas séduit les Morgiens eux-mêmes, pourtant concernés au premier chef, avec un score qui reflète la situation cantonale (voir encadré).
"Le puissant travail de lobbying du TCS"
"Je suis surpris par l'ampleur du résultat et par sa dimension unilatérale. Tout le pays a dit "non", y compris Neuchâtel, malgré l'aspect du contournement routier du Locle et de la Chaux-de-Fonds", commente le syndic Vincent Jaques . "Les gens ont voté avec leur porte-monnaie. On ne peut pas leur en tenir rigueur. Proposer une telle augmentation d'un coup, c'était un message difficile à faire passer". Le syndic stigmatise, au passage , "la très forte campagne de désinformation de la part du puissant lobby qu'est le TCS. Autre explication avancée: "Le caractère confus de l'affectation des montants." Est-ce à dire que, suite à cette Bérézina électorale, la question de fond est bouclée dans un tiroir pour des années? Vincent Jaques se veut rassurant: " Les études et la réalisation seront retardées, mais le contournement de Morges se fera. En attendant, il faudra trouver d'autres sources de financement". La solution passe-t-elle ainsi par la hausse du prix de l'essence, comme évoqué par la conseillère fédérale Doris Leuthard? " Dès le début de la campagne déjà, elle n'en a pas fait mystère. Cela a probablement perturbé le vote."
"Un chiffre pareil, c'est beau et c'est net!"
S'il prend acte de celui-ci, Vincent Jaques espère toutefois " qu'il n'impactera pas sur d'autres échéances à venir, importantes aussi pour Morges, telles le financement des infrastructures ferroviaires" (ndlr: au programme des votations du 9 février 2014). "Un chiffre pareil, c'est beau et c'est net!", s'exclame, pour son compte, Philippe Guillemin, syndic de Lonay. Qui ajoute que la détermination du peuple " ne remet pas en question l'avenir du contournement routier comme tel. Notre but n'était pas de l'enterrer sans autre forme de procès. D'ailleurs, malgré le petit chantage de la Confédération, je suis convaincu que les études vont se poursuivre, dans un sens, espérons-le, qui ne nuira pas à notre environnement ni à nos paysages." Le syndic de Lonay réaffirme, à ce stade, son intérêt pour une variante enterrée.
"Il n'y a plus de projet de contournement de Morges"
"C'est la victoire des milieux automobiles" , regrette, enfin, la conseillère d'Etat Nuria Gorrite, très investie pour le "oui" aux côtés de Doris Leuthard. " C'est la démocratie et on ne peut rien y faire. " La Cheffe du Département des infrastructures ne se dit " pas trop étonnée" , néanmoins. " On savait que ce serait dur. L'adoption de la vignette ne remédiait pas, en tant que telle, aux goulets d'étranglement, mais elle inscrivait le contournement dans l'arrêté fédéral sur le réseau et lui donnait une base légale. Maintenant, on n'a plus de projet. On est retourné à la case départ. Il faut tout recommencer. Nous devons dès lors, sans délai, nous remettre au travail, en ne perdant pas de vue cet autre défi: le vote sur le rail, en février. Il faudra faire comprendre que le "oui" est indispensable pour l'attrait économique de l'arc lémanique."