dsandoz@lacote.ch
Opposés au grand contournement de Morges, des conseillers communaux et des citoyens de Bussigny collectent des signatures pour demander une réaction plus ferme de la Municipalité contre ce projet. Considérant que la population de Bussigny doit faire entendre sa voix, des habitants du village et des conseillers communaux ont fondé le collectif No Way contre la construction d'une nouvelle autoroute sur le territoire communal.
Vivien Selden, François Gottraux, James Oliver et le député Vert Martial de Montmollin lancent cette semaine une collecte de signatures pour une pétition demandant une réaction plus ferme contre les tracés esquissés par l'Office fédéral des routes (OFROU), de la part de leur Municipalité. "Nos élus à l'Exécutif disent "oui mais..." en exigeant des mesures de protection autour de l'autoroute prévue. Nous, on souhaite qu'elle dise "non" plus clairement" , illustre François Gottraux.
Ces quatre Bussignolais déplorent également le manque d'information de la part de l'OFROU et des communes concernées envers leur population. "Nous n'avons jamais pu avoir accès aux rapports d'étude et aux prises de positions des autorités locales concernées, regrette Martial de Montmollin. Ce dossier n'est pas sorti des Exécutifs, c'est pourquoi nous lançons maintenant cette démarche populaire."
A Bussigny, le grand contournement suivrait un tracé qui prévoit un "haut pont au-dessus de la Venoge" , comme le décrit James Oliver, ainsi qu'un long segment en plein air bordant le futur quartier de Bussigny-Ouest, récemment validé pour accueillir 2500 à 3000 habitants supplémentaires. Les nouvelles voies frôleraient, voire sacrifieraient les jardins familiaux, la forêt très prisée ainsi que les installations sportives de la Plannaz. Autant dire que la collecte de signatures devrait recevoir un accueil positif autour de ces installations de loisirs ces prochaines semaines. Les pétitionnaires comptent déposer leurs signatures avant l'été.
Député obstiné
Martial de Montmollin avait déjà tenté de repêcher le petit contournement enterré de Morges lors du récent débat au Grand Conseil. En vain.
"Aujourd'hui, les intérêts divergent, constate le député. Le canton veut sortir l'autoroute de Morges, l'OFROU veut faire passer le maximum de voitures sans bouchons et nous, on tient à conserver nos espaces de détente." Il ajoute redouter que l'on commette une nouvelle erreur historique. " Cinquante ans après avoir coupé Morges en deux, on bâtira une quadruple voie à quelque 40 mètres de bâtiments aujourd'hui non construits mais déjà validés. Et il n'est pas sûr que l'on désaffecte le tronçon d'autoroute morgien. Pour cela, il faudrait obtenir presque un milliard de plus de la Confédération pour les seuls beaux yeux de Morges. Bonne chance!"