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Nuria Gorrite à l'assaut du Château

La syndique s'est déclarée candidate à la candidature pour l'élection au Conseil d'Etat. En congrès, ses camarades socialistes statueront samedi.

05 janv. 2012, 00:01
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dsandoz@lacote.ch

Foin de tergiversations! Nuria Gorrite, syndique de Morges, a fait officiellement part hier de sa volonté de briguer un siège au Conseil d'Etat vaudois. "Ce n'est que le premier pas d'une longue course, relativise l'élue morgienne. Je ne suis pour l'heure que candidate à la candidature."

L'attente pour le verdict de cette première étape ne sera pas trop longue. C'est après-demain que, réunis en congrès à Penthalaz, les délégués du Parti socialiste vaudois (PSV) valideront ou non la stratégie du comité directeur et sa liste des candidats. Celui-ci prévoit de lancer trois poulains à l'étiquette rose dans la course au gouvernement cantonal. Aux côtés des sortants Pierre-Yves Maillard et Anne-Catherine Lyon, Nuria Gorrite serait la troisième socialiste sur le ticket rose-vert qui ne serait complet sans la ministre Verte fraîchement élue, Béatrice Métraux.

 

Un ticket à quatre noms

 

Formellement, c'est aux sections locales qu'incombe la présentation de candidats. Les partis socialistes de la ville de Morges et du district de Morges ont confirmé une rumeur persistante. "Dans l'hypothèse où le congrès décide de lancer trois candidats socialistes, les partis socialistes de la Ville de Morges et du district de Morges proposent la candidature de Nuria Gorrite" , précise le communiqué de presse du PS Morges.

Une décision contraire de l'assemblée de samedi constituerait une surprise alors que les dirigeants socialistes et Verts sont tombés d'accord pour lancer une liste commune de quatre noms avec Béatrice Métraux pour seule candidate Verte.

 

"Candidature de poids"

 

Est-ce à dire que la campagne de Nuria Gorrite est déjà lancée? "Il faut tout de même attendre de voir si d'autres sections ne proposent pas leurs candidats" , tempère Bastien Monney, coprésident du PS Morges. "Formellement, toute candidature est acceptable jusqu'à ce jeudi midi" , confirme Arnaud Bouverat, secrétaire général du PS vaudois. "Mais avec Nuria Gorrite, le PSV dispose déjà d'une candidature de poids."

Par contre, un refus de la stratégie par les militants paraît fort peu probable aux yeux du coprésident de la section morgienne. "Une chose est sûre: les électeurs vaudois attendent désormais que le PS assume cette toute nouvelle majorité de gauche au Conseil d'Etat." Un jugement que partage le secrétaire général cantonal. D'autant que les trois noms révélés à ce jour, montrent que le PSV est prêt à briguer trois postes au gouvernement. "

Dans son bureau de l'Hôtel de Ville de Morges, Nuria Gorrite ne cache pas sa joie d'entrer en campagne. "Depuis la succession à Jean-Claude Mermoud, j'ai été beaucoup sollicitée, par des socialistes de ma région, mais aussi de tout le canton, par des députés, mais surtout par des citoyens , confie la députée-syndique. J'avais refusé de me présenter pour ne pas contrecarrer une autre femme de gauche. Mais là, les circonstances sont différentes."

 

Précoce et pionnière

 

Née le 6 juillet 1970 à La Chaux-de-Fonds, fille de travailleurs immigrés espagnols, Nuria Gorrite s'engage très jeune en politique. Militante à Amnesty International à 16 ans, elle entre au Conseil communal de Morges à 22 ans. En 2000, elle devient la plus jeune élue à la Municipalité. En 2008, elle est la première femme à accéder à la syndicature de Morges. Simultanément, elle entre au comité de l'Union des communes vaudoises.

En mars 2011, soit un an avant le scrutin cantonal qui l'attend, Nuria Gorrite se fait réélire à l'Exécutif morgien avec le score historique de 61.2%.

Depuis 2007, elle siège aussi au Grand Conseil, active notamment dans des dossiers comme le développement territorial, le logement, les agglomérations, la politique familiale, la lutte contre la pauvreté et la péréquation intercantonale. Elle est aussi vice-présidente de la Fondation cantonale pour l'accueil de jour des enfants.

Pour l'heure, la gauche morgienne vit pleinement l'enthousiasme de cette candidature que tous les commentateurs reconnaissent être prometteuse. Et on ne se pose pas encore la question d'une éventuelle succession difficile à la syndicature. Après deux bêtes politiques - Eric Voruz puis Nuria Gorrite - les forces politiques de gauche à Morges sauront-elles trouver un remplaçant suffisamment porteur pour conserver ce siège suprême acquis en 1994? "C'est un peu tôt pour se poser ce genre de question. Nuria est une politicienne brillante, morgienne certes, mais aussi vaudoise, constate Bastien Monney. Sa candidature au Conseil d'Etat est une chance à saisir. Le reste, on s'en occupera plus tard."

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