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Nyon: place privée arrosée de déchets

Le quartier voisin de La Combe reçoit son lot quotidien de détritus laissés après les pique-niques. Et les locataires paient pour leur évacuation.

11 sept. 2014, 06:51
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A l'heure où le "Clean Up Day", la manifestation visant à traquer les déchets de rue, bat son plein, les habitants du quartier nyonnais adossé au centre commercial de La Combe ont le désagréable sentiment d'avoir été oubliés. En effet, ce secteur de logements en plein centre-ville doit faire face à un amas de détritus gisant quotidiennement sur le sol de leurs allées.

Pour expliquer ce phénomène, Laure Wuillemin, locataire au chemin du Midi, le précise à sa manière: "Les jeunes des écoles alentour n'ont aucun autre endroit pour s'installer à midi. Ils mangent ici et s'ils ne se débarrassent pas de leurs déchets dans les poubelles, ils les jettent par terre."

Le problème réside bien là: ces poubelles qui sont là à des fins publiques sont payées par les habitants du quartier: "De plus, nos concierges, qui font un travail admirable, s'attellent à faire la police et à nettoyer le quartier, au détriment du travail initial qu'ils devraient fournir", explique Laure Wuillemin qui déplore que "le principe du pollueur-payeur n'est pas respecté" .

 

Jusqu'à un demi-mètre cube par jour

 

En faisant le tour des lieux, d'autres habitants du quartier se joignent à la jeune femme pour appuyer ses dires. Ils constatent chaque jour que quatre à cinq sacs de 110 litres sont déblayés, à leur frais.

Si ce quartier se situe en zone privée, il est néanmoins grevé d'un droit de passage public - indispensable pour se rendre à la bibliothèque des jeunes, au fitness ou à l'Ecole-club Migros, notamment. Cette servitude n'arrange rien dans la spirale dans laquelle se trouvent les habitants. Après avoir tenté vainement de faire changer la situation, ces derniers se résignent: "Il m'est arrivé plusieurs fois de me faire insulter si j'essayais de sensibiliser de jeunes gens à notre cause" , explique Michel Dupuis, locataire.

Outre la "pollution visuelle" et le bruit que font les passants et les pique-niqueurs, certains habitants expriment leur sentiment d'insécurité dans ce quartier et surtout dans le parking. Une voisine indique même que la plupart des locataires n'osent même plus se rendre seules à la cave, de peur de se faire cracher dessus. "Certains font également leurs besoins à côté des portes du parking", se désole son mari.

Les habitants de ce lotissement gardent donc certaines réserves sur la manifestation Clean Up Day. Ils profitent de l'occasion pour réitérer le souhait que la Ville leur vienne en aide. "Nous aimerions trouver une solution vivable qui conviendrait à tous. Nous sommes conscients qu'il y a un droit de passage public, toutefois nous ne pouvons pas continuer à payer pour les déchets des autres", ajoute Laure Wuillemin.

La solution d'un surveillant qui patrouillerait dans le secteur serait envisageable mais resterait à régler la question de son financement. "La Ville accepterait-elle d'en payer une partie? on en doute" , exprime la plaignante.

En réponse, Olivier Mayor, municipal à la tête du dicastère Travaux et Environnement, comprend tout à fait les préoccupations des voisins de La Combe. Il se désole également de ne pas pouvoir agir en terrain privé et compatit avec les habitants du quartier. "Nous sommes tenus de les écouter et d'entamer des dialogues réguliers. Il faut dire que, malheureusement, ce genre de problème n'atteint pas que ce quartier." Pour Laure Wuillemin, la seule chose positive qui découle de cette histoire est que les gens du quartier se sont rapprochés et qu'une belle amitié est née de tout cela.

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