C’était le 14 février 2018. En ce jour de Saint-Valentin, tous les médias évoquaient l’ouverture du centre de biotechnologie flambant neuf de Ferring, à Saint-Prex. Coût de l’opération? 30 millions de francs. «Cinquante nouveaux emplois y seront créés», précisait le président du comité exécutif d’alors, Michel Pettigrew.

Trois ans et demi plus tard, la lune de miel semble terminée au siège mondial du groupe pharmaceutique implanté sur La Côte depuis quinze ans. L’entreprise annonce en effet une restructuration qui pourrait impacter 60 collaborateurs, sur les 773 qui travaillent à Saint-Prex.

Des collaborateurs pris de court par la nouvelle

«Il s’agit de poursuivre la dynamique de notre prochaine phase de développement et de croissance. Pour ce faire, nous prévoyons de créer un modèle organisationnel plus flexible, adaptable et durable qui soutienne mieux nos activités, tout en permettant un investissement accru dans les produits et solutions à destination des patients», indique Carine Julen, porte-parole de Ferring.

La nouvelle a été rendue publique par voie de communiqué de presse, ce jeudi à 11h30. Selon nos informations, les employés en ont été avisés un peu plus tôt dans la matinée, via un courriel. Certains n’ont pas eu le temps d’en prendre connaissance avant que l’information ne s’affiche en Une des médias, alors que d’autres étaient déjà convoqués par les ressources humaines.

Il ne s’agit pas d’un besoin d’économies.

Carine Julen porte-parole de Ferring

Ferring explique avoir «pour priorité de s’imposer comme leader mondial dans les domaines de la santé reproductive et de la santé maternelle, ainsi que dans les domaines de spécialités de la gastro-entérologie et de l’uro-oncologie». Pour parvenir à ses fins, le groupe souhaite réorganiser les fonctions centrales et de support basées sur le site de son siège social.

«Il ne s’agit pas d’un besoin d’économies», insiste Carine Julen. Selon elle, l’objectif est tout autre: «En nous alignant de manière dynamique sur les marchés du monde entier, nous pourrions nous adapter et évoluer plus rapidement à l’environnement dans lequel nous opérons.»

Pas d’impact sur l’usine de production

On n’en saura pas davantage durant la période de consultation qui s’ouvre désormais. Si ce n’est que la société a initié un plan social, et qu’elle entend tout mettre en œuvre pour «minimiser le nombre de postes impactés» et soutenir ses employés.

Informé tôt jeudi matin, le syndic de Saint-Prex Stéphane Porzi ne cache pas qu’il s’agit là d’une mauvaise nouvelle pour la commune, comme pour tous les collaborateurs de Ferring implantés dans la région. «C’est triste. Mais ce qui est réconfortant, c’est qu’ils n’ont pas l’intention de déplacer le siège social et que l’unité de production en elle-même n’est pas touchée.»

On espère que tout se passera pour le mieux et qu’il y aura le moins de dégâts possible.

Stéphane Porzi syndic de Saint-Prex

«On espère que tout se passera pour le mieux et qu’il y aura le moins de dégâts possible», poursuit l’édile, qui a prévu de rencontrer Ferring au terme du processus de consultation avec Olivier Bailly, directeur de l’Association de la région Cossonay-Aubonne-Morges, et le syndic d’Etoy José Manuel Fernandez.

Les postes de travail pourraient être délocalisés

Interrogée sur une éventuelle délocalisation des places de travail, Carine Julen répond qu’«aucune décision n’a encore été prise à ce sujet». Mais c’est clairement une éventualité: «Sous réserve du résultat de la consultation, nous envisageons que la majorité de ces postes seront transférés vers d’autres sites Ferring en Europe.»

Rien d’étonnant à cela, lorsque l’on sait que la multinationale avait déjà convoqué neuf salariés, ce printemps, pour leur annoncer que leurs activités seraient déplacées à Copenhague. Ferring expliquait alors à nos confrères du «Temps» que «le processus pourrait concerner 17 personnes au total», sur les 825 postes du siège saint-preyard.

Comment expliquer dès lors que le groupe compte aujourd’hui 773 collaborateurs sur La Côte? «Plusieurs postes ont été impactés en mars dernier. De plus, il y a aussi une rotation naturelle des employés et nous avons géré le nombre de postes vacants, cela minimise ainsi l’impact de ce plan de restructuration», précise Carine Julen.

Saint-Prex: 60 emplois pourraient disparaître chez Ferring

Le groupe pharmaceutique annonce une réorganisation de ses activités. Environ 8% des collaborateurs rattachés au site saint-preyard sont concernés.