Pietro Sarto ne craint pas la mort mais «elle m’embête, j’aimerais finir des tableaux avant de mourir». Il y a 20 ans, on lui a diagnostiqué un cancer et un pronostic de 10 ans. Le cancer est toujours là, il prend des médicaments contre les douleurs et ajoute avec le sourire, «je vais bien, je ne peux pas me plaindre».
Pendant ces trois derniers mois, l’artiste est resté enfermé chez lui, à travailler. Toujours tourné vers l’avenir et les projets, le peintre-graveur ne s’étend pas outre mesure sur son passé, «j’ai eu plein d’emmerdes mais je n’ai aucun regret». Néanmoins, il garde de son enfance à Chiasso au Tessin, le goût du partage de la polenta dans la cour qui réunissait tous les voisins, «dans cette vie d’autrefois, il y avait les autres». Et il émet un souhait: «Si nous pouvions quitter le chacun pour soi de la vie contemporaine,...