Saint-Prex, le 7 août 1420: Marie de Bourgogne accouche d’une petite Marguerite qui se porte comme un charme. C’est un soulagement pour la duchesse de Savoie, venue se réfugier ici pour fuir la peste qui sévit du côté de Chambéry. Enceinte pour la neuvième fois, elle n’a voulu prendre aucun risque, après avoir déjà enterré cinq enfants. Dans ce village placé sous autorité savoyarde, elle trouve le calme et la quiétude qu’elle cherchait.
Pour remercier les Saint-Preyards de leur hospitalité, Marie de Bourgogne leur offre son Salvagnin – ou Servagnin –, ce Pinot noir auquel son père, Philippe le Hardi, vouait déjà un amour inconditionnel. «Ce cépage va essaimer un peu partout, raconte Raoul Cruchon, ancien président des Vins de Morges. Même Voltaire en cultivait dans son château de Ferney.» Un nectar cher et raffiné, réservé à la bourgeoisie.
En quête du Graal viticole
Les siècles passent et le Salvagnin...