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Tirage au sort au conseil communal, c'est non!

Exclu de laisser  le hasard décider d’une élection. Le délibérant a rejeté une proposition  socialiste en ce sens.

08 juin 2017, 16:43
Vincent Jaques, syndic de Morges

«Vous n’êtes pas venue pour rien ce soir. Vous n’allez pas être déçue, il y a de la surprise dans l’air. » A l’entrée du foyer de Beausobre qui accueille habituellement les séances du Conseil communal, le syndic Vincent Jaques, tout souriant, n’hésitait pas à jouer les bateleurs. Et, de fait, à l’occasion des classiques élections statutaires de juin, surprise il y a eu et ce avant l’adoption même de l’ordre du jour.  

Chronique d’un retrait annoncé par l’Entente

Alors que ces scrutins se déroulent, le plus souvent, dans un climat convenu, la soirée de mercredi a, en effet, fait exception à la règle. Dans l’ordre naturel des choses, selon la planification adoptée par le tournus (lire encadré, Ndlr), l’Entente, pressentie pour occuper la seconde vice-présidence au cours de cette deuxième année de législature, faisait part de son renoncement à présenter un ou une candidat/e. Explication avancée par Eric Decosterd, président de la formation centriste: «nous avons annoncé la couleur en 2016 déjà, après les communales. Afin de ne pas envoyer au casse-pipe des petits jeunes sans expérience pour assumer cette fonction, certes peu politique et honorifique, mais importante malgré tout, à cause aussi de l’indisponibilité d’anciens plus aguerris, pris par leur profession, nous avons préféré nous désister. »  Ce contexte sans exemple a débouché, en substance, sur une réponse inédite des socialistes et indépendants de gauche (PSIG). 

«Simplicité et équité»

«La formule est simple, constate Bastien Monney (PSIG): Morges compte cinq partis et la législature cinq années. L’Entente n’a pas souhaité se présenter. Le tirage au sort apparaît, dès lors, comme la meilleure manière d’empêcher un parti de tirer profit d’une telle situation. » Pour son avant-dernière séance au perchoir, la suggestion du parti à la rose a posé, de fait, une bonne «colle» au PLR Baptiste Müller. Ayant dûment recouru aux «lumières» du Service cantonal des communes, celui-ci admet «la conformité à la loi du recours au  tirage au sort, malgré son caractère insolite. Il suffit que le Conseil donne son accord. Un hic toutefois: la désignation, par le hasard, d’une formation pour couvrir un poste exclut toutes les autres. A noter, par ailleurs. que le nouveau réglement du délibérant, en vigueur depuis peu, ne prend pas en compte l’hypothèse du tirage au sort, se contentant expressément de restreindre l’accès de la seconde vice-présidence au président sortant.

Le PLR et l’UDC tous deux en lice pour le siège 

Au final, le rejet à bulletins secrets, par le plenum, de tout tirage au sort, par 50 non contre 31 oui et quelques «blancs», permet au PLR de plaider «pour une élection normale, ouverte à tous les partis.» L’occasion, dans la foulée, de proposer la candidature de Laurent Pellegrino, déjà premier citoyen de la commune à la fin de la décennie 2000. Au score, celui-ci l’emporte face à Jean-Pierre Morisetti, autre «vieux routier» de la politique morgienne, candidat malchanceux à la Municipalité en 2016, propulsé simultanément dans l’arène par l’UDC. Le premier est élu par 42 voix contre 28 pour son rival. Les autres élections se sont déroulées sans aucun incident. L’UDC Frédéric Vallotton remplacera ainsi Baptiste  Müller à la présidence, avec 65 voix. Le Vert Pascal Gemperli, qui totalise 75 oui, devient, pour son compte, premier vice-président.  
 

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