«Avec toute la bataille qu’on a à Tolochenaz, je trouve dommage qu’on ne les soutienne pas un minimum.» Mais qu’est-ce qui a bien pu chagriner cette toute nouvelle conseillère communale tolochinoise, lundi soir? Tout simplement les interminables débats qui ont tourné autour de la rémunération des municipaux.

En ce début de législature, l’exécutif suggérait un changement radical de son système de rémunération. Finis les vacations horaires et les frais divers, place à un traitement fixe. Une méthode pensée dans «une optique de simplification et de transparence», censée répondre aussi à la «complexité croissante des dossiers à traiter».

Très concrètement, la proposition était la suivante: 55 000 francs par année, timbre de vacances inclus pour les 33% du syndic, 32 000 francs pour les autres municipaux, occupés à 20%.

Un «message de défiance»

La commission ad hoc ne l’a toutefois pas entendu de cette oreille, et jugé la requête excessive. Selon elle, un salaire de 39 600 francs pour le syndic, et de 24 000 francs pour ses collègues, auraient été suffisants.

«Comment peut-on juger admissible de diminuer les honoraires?» s’est élevé le conseiller communal Pierre Ducret. Quelques mois après la fin d’une législature marquée par de fortes tensions politiques, et à l’aube d’une nouvelle, le Tolochinois a estimé que le moment était particulièrement mal choisi pour «délivrer un message de défiance» aux municipaux.

Ce n’est pas plus difficile d’être municipal à Morges qu’à Tolochenaz.

Jean-Claude Rochat conseiller communal à Tolochenaz

Les membres de l’exécutif ont alors dû se livrer à un délicat travail de justification pour expliquer comment ils avaient fait leurs calculs, et en quoi leur tâche consistait. «On se sent à l’aise par rapport à cette proposition», a glissé le syndic Andreas Sutter.

Indemnités limitées dans le temps

«Je trouve que c’est une base très raisonnable», a soutenu le conseiller Jean-Claude Rochat, notant que la rémunération proposée était en deçà de ce que touchent les autorités à Nyon ou à Morges, par exemple. «Ce n’est pas plus difficile d’être municipal à Morges qu’à Tolochenaz», a-t-il soutenu, soulignant que les grandes villes disposent d’un véritable état-major pour épauler les décideurs.

Après de longues discussions, l’organe délibérant a opté pour un compromis en décidant de valider la rémunération proposée, moyennant une limite temporelle fixée au 31 décembre 2023. L’exécutif s’est engagé sur l’honneur à revenir avec un nouveau préavis d’ici là.

Tolochenaz bataille sur le salaire de ses élus

Les conseillers communaux ont longuement débattu de la rémunération des municipaux, lundi soir. Un compromis a fini par les mettre temporairement d’accord.