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" Quand vous passez la porte du musée de la Gendarmerie vaudoise, vous pénétrez en plein coeur des origines du Corps d'élite, en 1803, et à sa sortie vous vous retrouvez en 2012, avec des pièces qui retracent les 50 ans de la brigade du lac" , s'enthousiasme Olivier Botteron, président de l'Association pour l'histoire de la Gendarmerie vaudoise (AHGV) et commandant de la Gendarmerie vaudoise. L'AHGV est à l'origine de la création du Musée cantonal de l'histoire de la Gendarmerie, situé dans le Château de Morges. Samedi, l'AHGV célébrait les 10 ans de sa création.
Le 4 juin 2002, l'association est fondée sous l'impulsion du commandant de la Gendarmerie d'alors, le lieutenant-colonel Alain Bergonzoli. L'objectif: perpétuer l'histoire du Corps d'élite. "L'association a été mise en oeuvre à la fois pour célébrer le bicentenaire de notre corps, le 4 juin 2003, mais également les 200 ans de la création du canton de Vaud" , relève Olivier Botteron. En février 1803, l'Acte de médiation donnait au canton de Vaud sa première constitution. Dans celle-ci, le Gouvernement disposait d'une force armée pour le maintien de l'ordre public. Le 4 juin, le Grand Conseil adoptait le projet de loi sur la création d'une compagnie de 100 gendarmes à pied. Le Corps d'élite assura l'indépendance du nouveau canton, garantissant sa liberté et sa démocratie.
Visite guidée du musée à travers trois objets emblématiques de l'histoire de la Gendarmerie, en compagnie de Michel Riesen, vice-président de l'AHGV et âme du musée.
LE PANONCEAU
Le panonceau orne l'entrée du musée. Il date de 1803. C'est une pièce unique, en feuilles d'or. Aujourd'hui, mesures d'économie obligent, le sigle de la gendarmerie est un autocollant apposé sur les vitres des postes de gendarmerie.
LA GRENADE
La grenade flamboyante en laiton doré, gravée 1803, trône à l'entrée du musée. Elle ornait l'extrémité de la hampe de la bannière créée en 1846.
La grenade orna les uniformes des gendarmes vaudois dès 1818. Cependant, cette pratique ne fut légalisée qu'en 1836, par décret. L'insigne est un emblème prestigieux à plus d'un titre. "Le port de la grenade n'est autorisé que pour les troupes d'élite, à savoir les deux Corps que sont les grenadiers de l'armée et la gendarmerie" , relève Michel Riesen. Historiquement, c'est la gendarmerie napoléonienne qui revendiqua cet ornement, en vertu de sa bravoure. Le nom de gendarmerie et le symbole de la grenade sont donc un héritage de Napoléon. Auparavant, on qualifiait les forces de l'ordre de maréchaussée. Les couleurs de l'insigne ont une symbolique qui fait la fierté des gendarmes: l'or symbolise la force et la constance, le bleu roi, la loyauté et la fidélité. "L'or ou plutôt le jaune est la couleur qui symbolise également la justice" , précise Michel Riesen. Au cours des âges, la grenade devient plus stylisée, la bombe s'amenuise et les flammes s'allongent, symbolisant l'action. Michel Riesen y voit un autre symbole: l'évolution de la forme est à l'image de la gendarmerie et de sa faculté d'adapter sa mission au fil du temps. "La gendarmerie est le reflet de la société: elle s'adapte, elle n'est pas figée. Au travers de ce musée, c'est aussi cela que nous avons souhaité montrer."
LA GRANDE TENUE
La tenue de service de 1803 est aujourd'hui une tenue d'apparat. Les aspirants gendarmes, lors de leur assermentation sur la place du Château à Lausanne, arborent cette tenue prestigieuse. La grande tenue, en drap gris marengo, se caractérise notamment par le plastron bleu céleste, fixé au moyen de quatorze petits boutons jaunes, un pantalon en drap gris marengo, orné de deux bandes et passepoils en drap bleu céleste, ainsi qu'un sabre.
LES PIECES DU FUTUR
Les membres de l'association envisagent d'ajouter un espace dédié à la police d'ordre. "Le maintien de l'ordre, avec ses tenues lourdes - jambière, plastron, protections pour épaules, coudes, casque et bouclier - est aussi une des facettes du métier" , conclut le commandant de la gendarmerie vaudoise.