«Comme disait Fernandel, l’accent marseillais, c’est un peu de terre que l’on emporte avec soi», sourit Anna Bosnaian, avec un cet accent du sud qui lui est resté. Hier, elle a reçu quelques invités officiels dans son appartement à Morges, richement décoré et peuplé de souvenirs de famille. Photographies, tableaux, argenterie et joli meublier, autant d’objets qui traduisent une vie et ses souvenirs. «La mémoire, on a ça dans les gênes», ajoute la nonagénaire, en précisant qu’elle n’a jamais voulu se séparer de son patrimoine familial.
Racines arméniennes
En 1915, le génocide arménien a forcé ses parents, tous deux arméniens, à fuir le pays. «Mes oncles ont été assassinés par les sabres turcs», se souvient la Morgienne. Son père a réussi à se cacher et a réussi à s’échapper enSyrie avec sa mère. «Ma mère a fait des études d’institutrice à Alep», précise cette dernière. Le couple s’est ensuite retrouvé...