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Alternatives aux herbicides: les avantages sont nombreux, mais coûtent cher

Depuis dix ans, la Haute école de Changins conduit des recherches sur les alternatives aux herbicides. Cinq techniques d’entretien du sol sous le rang de vigne ont été récemment étudiées. Les conséquences économiques et environnementales ont été évaluées.

05 juin 2018, 12:00
Cultiver la vigne sans herbicides, c'est possible. Mais cela coûte plus cher.

A l'heure où le glyphosate est sur toutes les lèvres, la Haute école de Changins vise un objectif: développer une viticulture durable. Ainsi, depuis dix ans, elle conduit des recherches sur les alternatives aux herbicides. Une étude rendue possible grâce à l’étroite collaboration entre un groupe de vignerons de la région de Mont-sur-Rolle. Et dont les avancées ont été présentées, ce mardi matin, au Domaine du Beau-Soleil à Mont-sur-Rolle.

«Nous conduisons ces recherches pour pouvoir proposer à nos étudiants et à la profession des alternatives viables à l’utilisation d’herbicides, explique Matteo Mota, chargé d’enseignement et de recherche au sein du groupe des sciences du sol de la Haute école de Changins. Depuis quelques années, nous percevons les attentes grandissantes des étudiants – les vignerons de demain – mais également l’urgence de la situation.» 

Des avantages

L’arrêt des herbicides et l’entretien d’un couvert végétal permanent s’accompagnent de facteurs positifs. «En préservant la flore spontanée, on obtient de nombreux avantages: augmentation de la couverture du sol, baisse du risque d’érosion, augmentation du taux d’humus, de la stabilité structurale du sol et donc de sa porosité», explique la Haute école dans un communiqué. 

En résumé, l’enherbement améliore la fertilité d’un sol. Autre avantage, l’augmentation de la diversité de la flore.

Des limites 

Toutefois, les résultats de cette année de transition mettent en évidence une baisse qualitative du raisin et des moûts, associée à chacune des techniques sans herbicides. L’équilibre présent avec les herbicides est modifié, soit par la concurrence exercée par le développement de la flore, soit par la destruction des racines de surface de la vigne lors de travaux remuant le sol.
Mais l’équilibre dépend également d’autres facteurs: « C’est au viticulteur de l’appréhender et de jouer sur les leviers qu’il possède pour optimiser la qualité» explique Simon Barlet qui a suivi cet essai dans le cadre de son travail de Bachelor.

Des coûts, en moyenne, doublés

Autre difficulté: les coûts estimés des différentes alternatives. Ceux-ci sont, en moyenne, doublés par rapport à la variante herbicide – mesures d’encouragements de la Confédération mises à part. Les alternatives aux herbicides existent donc en viticulture, mais impactent les revenus viticoles, essentiellement en temps de travail et en diminution des rendements.

«L’arrêt total et soudain des herbicides pourrait, selon les cas, occasionner des conséquences financières parfois élevées pour une exploitation viticole», explique encore la Haute école de Changins dans son communiqué.

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