«Magnifique!» Il est 11 heures ce vendredi matin. Encore en shorts et en chemise largement ouverte, Philippe Parmelin règle les derniers détails, admire la salle communale entièrement décorée de tournesols de la région.

Encore quelques dizaines de minutes et le vigneron enfilera son costume de syndic de Bursins pour s’en aller en bus accueillir Guy Parmelin à la gare de Lausanne. Et fêter l’accession de l’enfant du village à la présidence de la Confédération. Enfin, presque neuf mois pile après son élection, le 9 décembre dernier. Le covid est passé par là, la commune a dû patienter, mettre des petits plats dans d’un peu moins grands qu’imaginé. «On est heureux de faire quelque chose. Ce sera convivial, c’est l’essentiel!»

On est heureux de faire quelque chose. Ce sera convivial, c’est l’essentiel!

Philippe Parmelin Syndic de Bursins

Encore quelques heures et le syndic partagera la table de deux conseillers fédéraux (Simonetta Sommaruga est de la fête aussi), des présidents des chambres fédérales, d’une présidente de Conseil d’Etat, d’une présidente de Grand Conseil… «C’est sûr, pour un syndic, c’est pas tous les jours. Il y a un pas mal de stress, mais il faut aussi profiter, c’est unique!» lance encore l’élu avant de filer se changer.

Il est midi, ce vendredi 10 septembre, alors que frottent les derniers coups de balai (même les boîtes aux lettres de la place ont été astiquées!). Et pour la population de Bursins, les heures qui suivront appartiendront à l’histoire du village, celui de Guy Parmelin. Récit d’une fête, en image et tout en simplicité.

Photos: Sigfredo Haro

1. Musée et discours à Lausanne

Après une courte halte à Fribourg, c’est à Lausanne que s’est arrêté le train spécial affrété depuis Berne pour Guy Parmelin et ses invités. L’occasion de quelques discours, Nuria Gorrite saluant notamment l «l’humilité toute vaudoise» que le président de la Confédération a su «mettre au service du pays», et d’une visite du MCBA. (Photo Keystone)

2. À Rolle, pas en hélicoptère

Accueillie à Rolle – «c’est notre ville!», a indiqué Caroline Parmelin, épouse de Guy – par la Municipalité in corpore, la délégation a profité de quelques notes de la fanfare de Mont-sur-Rolle. Monique Choulat-Pugnale, syndique du lieu a salué avec humour ce «voisin» (…) «que l’on voit parfois passer au-dessus de la ville en hélicoptère».

3. Dans son fief

«Je suis très, très heureux de ce moment partagé avec les habitants de Bursins. Ce genre de fête, cette proximité est importante pour la population», nous a confié Guy Parmelin. Durant les 45 minutes d’apéro partagées avec les Bursinois, c’est en effet un président tout sourire, délaissant quelque peu ses prestigieux invités pour aller voir des voisins, des copains. «Certains, je ne les avais plus vus depuis des années, parce que nous sommes peu là, parce que j’ai peu de temps. Ça fait du bien!»

4. Marche présidentielle

Installée à l’ombre la terrasse de l’Auberge du Soleil, la fanfare de Gilly-Bursins a joué une vingtaine de minutes. «Celle-ci, elle est pour toi, Guy!» lance un musicien. Et pour cause! L’ensemble entame alors une marche commandée spécialement pour le Parmelin le plus connu de Bursins. Entre deux bouchées de tarte à la raisinée, son frère Christophe, membre de la fanfare, raconte. «Elle a été écrite par Théo Schmitt, jeune compositeur vaudois. On était déjà prêts en décembre, mais il a fallu attendre pour enfin pouvoir la jouer!»¨

«La marche de Guy Parmelin», titre on ne peut plus limpide du morceau, offre quelques échappées sur des classiques de la musique populaire vaudoise. Notamment «Te voici vigneron», paraît-il particulièrement cher au président de la Confédération.

5. Service!

Malakoffs (avec du gruyère de la Bursine), papet vaudois revisité, tartes à la raisinée et à la crème, c’est à un repas 100% terroir qu’était conviée la septantaine d’invités. Patron du Soleil, le chef Xavier Gombaud a fermé son restaurant ce vendredi soir pour s’occuper de ses prestigieux convives.

6. À table!

Des collègues, des présidents, mais aussi des amis et la famille. «Normalement, ce genre de fête réunit 700 à 800 personnes. A cause du Covid, on a dû le faire en plus petit comité et avec simplicité. Au final, c’est très bien ainsi!» glisse encore Guy Parmelin. Un peu plus tôt, il avait remercié la commune pour son cadeau – un tableau signé Daniel Fluck, artiste et galeriste bursinois. Ainsi que Laurence Cretegny, toute fraîche présidente du Grand Conseil, qui est venue avec un panier de produits du terroir. «Je ne vous fait pas le détail, mais y en a un avec du chanvre. Ce soir, ça va planer!»

Bursins: Guy Parmelin enfin fêté en ses terres

Neuf mois après l’élection de «son» président de la Confédération, la commune a pu l’accueillir, avec tambours, trompettes et simplicité.