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Caribana compte garder son terrain

Le festival souhaite assurer son avenir à long terme en mettant en place nombre de mesures destinées à rendre la plage en état.

25 avr. 2013, 00:01
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lmorel@lacote.ch

Caribana vivra-t-il sa dernière édition en juin? Difficile à croire tant la manifestation de Crans-près-Céligny a réussi à trouver sa place dans le paysage ces dernières années. Mais certains Corbeaux semblent avoir de plus en plus de mal à supporter les dégâts occasionnés sur la plage par le festival.

La Municipalité de Crans a entamé de sérieuses discussions avec les organisateurs quant à l'avenir de Caribana. "Il faut faire une pesée d'intérêts, lance le syndic Jean-Léon Blanc. Le festival ne dure que quelques jours mais empêche l'utilisation de cette magnifique plage au début de l'été. Il faut parfois jusqu'à deux mois pour remettre en état le terrain."

 

2012, année compliquée

 

Si l'édition 2013 est assurée, les négociations portent désormais sur le futur, à long terme, du festival. "On a toujours reçu des réponses assez tard, lâche Tony Lerch. On veut pouvoir s'organiser pour l'avenir dans un milieu des concerts de plus en plus concurrentiel. Nous sommes à un tournant." Des propos qui vont dans le sens de ceux du chef de l'Exécutif de la commune, qui loue le terrain au festival: "Nous discutons depuis l'automne dernier afin de définir ce qu'on va faire à un horizon plus large." Si cette fois les tractations sont plus engagées, c'est que la remise en état du terrain a été laborieuse l'été passé. "Nous n'avons jamais de problème lorsqu'il fait beau, mais la tension monte un peu dès qu'il pleut", admet Tony Lerch.

Pour améliorer la situation, Jean-Léon Blanc a sa petite idée: "Le plus simple serait de déménager le festival." Le syndic concède que la commune n'a pas d'autre terrain à disposition et que le festival devrait donc s'entendre avec des propriétaires privés. "Rien ne dit que le succès ne serait pas le même sur d'autres sites. Lorsque le public assiste à un concert, il ne voit pas le lac" , argumente-t-il, avant de questionner: "Est-ce qu'offrir la vue sur le lac à un artiste pour un soir vaut plus que pour la population durant plusieurs semaines d'été?" Des propos qui ne convainquent pas le boss de Caribana: "Notre festival n'est pas professionnel et un déménagement serait catastrophique, voire impossible. On perdrait notre esprit historique et notre cadre qui fait notre force."

 

S'inspirer de Paléo

 

Pour rester en place, Caribana lance donc une stratégie, que Tony Lerch résume en comparant son équipe à des jardiniers. "On a pris le taureau par les cornes pour assurer la survie de Caribana, s'exclame son fondateur. Nous allons notamment obliger nos fournisseurs à respecter nos indications lors de leurs déplacements sur le terrain. Certaines zones seront fermées dès que la construction est terminée. On a mis des clauses dans leurs contrats afin qu'ils respectent nos choix. On profite de l'expérience de Paléo dans ce domaine." Caribana a également engagé un paysagiste et mis en place un nouveau système de drainage.

Autre nouveauté, des rouleaux de gazon seront posés à différents endroits afin de favoriser un retour rapide à la normale. Des tapis synthétiques qui ont servi lors des Jeux olympiques de Londres seront également loués afin de diminuer au maximum l'impact sur la pelouse. "Les coûts sont importants et nous ne sommes pas certains que cela va fonctionner" , précise Tony Lerch, qui calme la polémique: "Lors du montage et du démontage, les bénévoles profitent également du terrain, qui reste par ailleurs accessible au public (ndlr: la plage est véritablement occupée 10 jours avant et 4 jours après le festival) ." Le patron tient également à rappeler que les sociétés locales sont directement impliquées.

Le Conseil communal est lui prêt à réagir. Une interpellation a été déposée par le corps délibérant, qui souhaite des explications de la part de la Municipalité. Quant à la population, elle s'était déclarée favorable à plus de 80% au festival lors de deux sondages en 2007 et 2008, effectués par le festival puis la commune. "L'opinion change, lâche Jean-Léon Blanc. Il serait bien de reprendre le pouls."

Tous se mettent toutefois d'accord sur le fait que la disparition de Caribana serait une perte pour la région. Outre le succès de la 23 e édition qui accueillera Skunk Anansie, Kaiser Chiefs, Tinie Tempah ou Fun du 5 au 9 juin, l'efficacité des mesures prises par l'organisation sera particulièrement scrutée. "On est optimiste", conclut Tony Lerch, qui espère avec philosophie ne pas vivre la "fin d'un cycle" .

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