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C'est une annonce qui pourrait avoir des conséquences locales importantes: lundi, le groupe américain Chiquita Brands International et son concurrent irlandais Fyffes ont annoncé leur fusion. Ce regroupement va donner naissance au numéro un mondial de la banane avec un chiffre d'affaires cumulé de 4,6 milliards de dollars (4 milliards de francs). L'opération, libellée entièrement en actions, donnera naissance à la société ChiquitaFyffes, dont le capital sera détenu à 50,7% par les actionnaires actuels de Chiquita et à 49,3% par ceux de Fyffes.
Crée en 1889 à Boston, Chiquita emploie aujourd'hui quelque 20 000 personnes dans 70 pays à travers le monde. Après la fusion, le groupe comptera 32 000 personnes. "C'est un partenariat stratégique naturel qui combine deux sociétés complémentaires avec une longue histoire et une importante réputation" , a souligné dans le communiqué Ed Lonergan, président de Chiquita, précisant que les deux marques seraient maintenues. Son confrère David McCann, directeur de Fyffes, s'est dit, lui, "impatient de travailler avec l'équipe de Chiquita pour construire une entreprise commune bien positionnée pour réussir dans un marché très compétitif et qui créera beaucoup de valeur pour nos actionnaires."
Quel avenir pour Rolle?
Seulement, à Rolle, les inquiétudes grandissent. Arrivé en 2008 dans l'A-One Center, au bénéfice d'allégements fiscaux émanant de la politique économique cantonale et de l'"arrêté Bonny" pour y installer son siège européen après être partie d'Anvers (Belgique), la firme pourrait aller voir en Irlande, pays également réputé pour sa politique fiscale. Questionné, Chiquita Rolle renvoie à son siège mondial de l'Ohio (USA). Ed Loyd, porte-parole du géant de la banane, livre, par e-mail, une réponse qui ne donne pas beaucoup d'indications: "La Suisse est un marché important tant pour Chiquita que pour Fyffes et continuera à l'être pour la nouvelle entité. Pour l'heure, aucune décision n'a été prise sur la manière dont nous allons structurer la nouvelle entreprise sur ses différents sites dans le monde. Aucun changement n'est donc prévu dans notre perspective de rester en Suisse ou non, et ce tant que nous continuons à travailler en deux entités séparées le temps de finaliser la fusion, que nous espérons officielle pour la fin de cette année. Enfin, j'ajoute que cette fusion a pour but de créer une plateforme plus forte afin de grandir et mieux desservir nos clients."
Le syndic de Rolle Jean-Noël Goël n'a, lui non plus, pas d'informations complémentaires: "J'ai tenté d'avoir des renseignements du département de l'économie du Canton. Mais, pour l'heure, je ne sais rien."
Le département en question, dirigé par Philippe Leuba, a confirmé être en relation avec le groupe américain. "J'ai suivi ce dossier de très près et ai eu des contacts avec la direction de l'entreprise qui affirme qu'il n'y aura pas de changement sur le site de Rolle cette année" , détaille le conseiller d'Etat Philippe Leuba. Et après 2014? "Il n'y a absolument rien à déduire de plus. La direction m'a, par ailleurs, réaffirmé son attachement pour la Suisse."
Rappelons que la structure rolloise de Chiquita, siège européen, emploie, selon les informations de la firme elle-même, soixante personnes.