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Chuck Berry avait donné du fil à retordre aux organisateurs du Paléo Festival 1987

L’inventeur du rock’n’roll était connu pour ses caprices de star. En juillet 1987, il avait fait des siennes à Colovray lors du 12e Paléo Festival. Les organisateurs avaient choisi de barrer toute voie de fuite possible à l'artiste venu en voiture.

20 mars 2017, 19:08
Chuck Berry avait fait résonner sa célèbre Gibson rouge sur le terrain de Colovray lors du 12e Paléo Festival de Nyon.

Dans les annales du Paléo Festival de Nyon, le concert de Chuck Berry, le 24 juillet 1987 restera comme un moment légendaire, bref mais intense. Mais en coulisses, la venue du musicien décédé samedi laisse le souvenir d'une journée particulièrement tendue.

L'homme, qui affichait alors 60 ans, était connu pour ses caprices ou revendications financières de dernière minute. Aussi, des dispositions avaient été prises pour encadrer le rocker américain dès sa sortie de l’aéroport de Genève. Exigeant sur le standing de la limousine venue le chercher, l'inventeur du rock'n'roll exigea de pouvoir la conduire lui-même. "Nous avions très peur qu’il se perde en route. Alors on l’a suivi…", relate le patron du festival, Daniel Rossellat. Sous cette surveillance rapprochée, le musicien rallie la piscine de Nyon sans trop d’encombre, avant les bouchons de fin de journée.

Une voiture bloquée pour éviter toute fuite de la star

La tête d’affiche du soir rejoint la Grande scène et se montre charmant. Cela s’est gâté au moment où l'inventeur du rock'n'roll découvre sa loge. Il en ressort immédiatement, prononce le si redouté "je ne jouerai pas" et file vers sa voiture. Le motif de son courroux? L'absence de WC dans sa loge. "Heureusement, nous avions bloqué préventivement sa voiture, coincée entre un muret et un autre véhicule volontairement en travers de son chemin", se remémore Nathalie Meley-Jaquinet, alors responsable du bureau de production et de l’accueil des artistes au festival nyonnais.. Car la tension n’était pas encore prête à redescendre.

A l’approche du concert, la star réitère ses menaces de ne pas entrer en scène. L’avocat de Paléo se déplace dans les loges de Colovray, négocie avec le manager qui lui-même se met en contact avec son conseiller juridique à New York. A deux, voire trois reprises, Chuck Berry file bouder dans la Mercedes, toujours impossible à déplacer.

Menaces afin d’obtenir son argent de poche

L'artiste réclame le versement de 2000 dollars en cash. «Par chance nous savions qu’il aimait palper l’argent et utilisait cette méthode pour augmenter son cachet car son manager contrôlait assez strictement ses dépenses, raconte Daniel Rossellat. Nous avons donc fait signer à Chuck Berry une quittance que nous avons déduit du solde du cachet versé à son agent.»

Finalement, la vedette entra sur scène presque à l’heure et ne mégota pas avec son public. En fin de concert, riche de quelques liasses de dollars en poche, Chuck Berry put enfin reprendre la route vers d’autres shows, voire d’autres caprices.

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