«Jouer dans des endroits anciens, avec une acoustique spéciale, emmène le son vers d’autres dimensions», se réjouit Colin Stetson. Lundi, le temple de Nyon sera plongé dans une atmosphère presque tribale grâce au son de ses divers instruments à vent: saxophone alto, clarinette basse ou cor français. Lorsqu’on écoute jouer le musicien américain, on croirait entendre un orchestre entier. Ou plusieurs cuivres aidés de boucles ou de surimpressions. Il n’en est rien.
Sur scène, tout tient de l’immédiateté, de l’organique, du souffle et de la dextérité du saxophoniste, qui repousse les limites de ses cuivres grâce à une technique particulière: la respiration circulaire. Utilisée à l’origine par les aborigènes australiens sur l’instrument traditionnel appelé didgeridoo, cette pratique permettant de maintenir un souffle d’air continu est aujourd’hui fréquente dans la musique improvisée et le jazz.
Colin Stetson, qui a commencé le saxophone à 9 ans, a voulu pousser cette technique à...