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Coppet: Les pendulaires privés de places

Les utilisateurs du parking de la gare qui n'habitent pas le bourg devront trouver une solution dès décembre.

13 mars 2012, 00:01
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info@lacote.ch

A la fin du mois de janvier, la Municipalité de Coppet informait, par courrier, tous les utilisateurs du parking appartenant à la commune et situé à proximité de la gare, que les autorisations de stationnement ne seront plus renouvelées à partir du 1 er avril 2012. Stupéfaction du côté des utilisateurs qui ne manquent pas alors de manifester leur mécontentement. L'Exécutif copétan est contraint de revoir sa position. Un second courrier informe que les macarons continueront à être vendus jusqu'au mois de décembre prochain, date à laquelle entreront en service les nouvelles lignes de bus. Les places ne seront dès lors plus garanties. Priorité sera donnée aux habitants du bourg et aux commerçants. Pour les autres, des critères d'attribution seront mis en place.

 

Désarroi des pendulaires

 

Cette annonce a désemparé plus d'un pendulaire habitué à laisser sa voiture à proximité de la gare pour se rendre en train sur son lieu de travail.

"Je ne sais pas quoi faire, déplore une habitante de Chavannes-de-Bogis qui préfère garder l'anonymat. Faut-il trouver une autre solution de parcage? Le second parking, appartenant aux CFF, est toujours plein et je prends le train tous les jours pour Lausanne. Le soir, impossible de prendre un bus puisque je dois aller chercher mes enfants à l'école." Et de compléter qu'elle est sensible au fait de prendre les transports publics. "Mais la région de Terre Sainte s'agrandit et on ne fait rien."

Les nouvelles règles d'attribution des autorisations de parcage résultent de la mise en oeuvre de la politique de stationnement, adoptée par le Conseil communal en octobre 2010. Il s'agit de limiter l'usage des places du bourg par des pendulaires. Un tarif de cinq francs par heure dès la troisième heure devrait dissuader les conducteurs de stationner pour une longue durée tout en conservant la gratuité pour les clients des commerces. Habitants et commerçants pourront alors bénéficier en priorité d'une place sur le parking de la gare.

 

Nouvelles règles d'attribution de macarons

 

"Pour moi, cela n'a aucun sens que les Copétans aient une place de parc à la gare" , s'indigne Lisa Harrison, autre habitante de Chavannes-de-Bogis qui s'est vue signifier les nouvelles règles d'attribution des macarons. "Il y a beaucoup d'autres parkings dans le village. C'est dommage car ce parking aide beaucoup de gens."

Gérard Produit, syndic de Coppet, se défend cependant d'agir de manière égoïste pour sa commune. Pour lui, la diminution de l'offre en places de parc autour de la gare s'inscrit dans un cadre de politique locale de mobilité. "L'option retenue est celle d'inciter les gens à ne pas utiliser leurs véhicules. Il faut des transports publics efficaces. En outre, nous travaillons sur la mise en place, en coordination avec les villages de Mies, Tannay, Commugny et Founex, d'un système de vélos en libre-service. Les cheminements piétonniers seront améliorés, comme le long du Bornalet depuis Commugny et de nouveaux couverts à vélos vont être installés."

Mais est-ce que le pari des transports publics et de la mobilité douce sera gagnant? D'autant que les utilisateurs des parkings de la gare font déjà l'effort d'utiliser les trains. A cela s'ajoutent la faible cadence des bus et la peur du vandalisme qui n'est pas non plus encourageante pour rejoindre Coppet à vélo. Les Municipalités de Terre Sainte devront visiblement accomplir un effort d'informations sur les nouvelles offres. Mais il semble difficile de pouvoir se passer d'un accroissement de l'accès et du nombre de parkings pour les transports motorisés individuels dans le secteur de la gare. Le projet d'aménagement du quartier, en passe de redémarrer, après les fortes oppositions rencontrées lors de la précédente législature, devrait intégrer des garages, en partie public, sous chaque bâtiment.

 

Courrier peu diplomatique

 

Quant à la manière de procéder de la part de la Municipalité copétane vis-à-vis des usagers du parking, elle reste relativement questionnable. "Nous aurions pu adresser une lettre plus diplomatique, reconnaît le syndic. Mais nous voulons dire aux gens que nous les avons entendus. Nous avons décalé la date. Il faut qu'ils prennent maintenant conscience qu'ils doivent se préparer à ne plus utiliser leur voiture."

En d'autres termes, l'heure de l'incitation est terminée et des mesures de contraintes sont mises en place. Le nouvel horaire des trains et des bus en décembre promet donc d'être crucial. Même si l'offre augmente, des usagers, faute de parkings suffisants, risquent de délaisser le train pour reprendre leur voiture, gagner en flexibilité et affronter les bouchons. "Prendre le bus, c'est mettre vingt minutes le matin pour rejoindre Coppet et risquer de rater son train, redoute Lisa Harrison. Lorsque j'allais en bus à Nyon j'étais presque systématiquement en retard. Je suis pessimiste à cette idée."

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