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De la poudre blanche près de l'abri PC

Une descente de police a eu lieu dimanche à l'abri où logent les requérants. Et un voisin a trouvé un produit vers son hangar. Il servirait à couper la drogue.

21 août 2012, 00:01
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suter@lacote.ch

Les requérants de l'abri PC de Begnins sont au centre des discussions. Pas seulement à cause de la descente de police qui a eu lieu dimanche soir (lire l'encadré) mais aussi parce qu'un voisin de l'abri peine à cohabiter avec eux. Nicolas, Begninois installé au village depuis des lustres, possède un hangar à une dizaine de mètres de l'entrée de l'abri PC. " Samedi 11 août, j'ai trouvé un sachet contenant de la poudre blanche. Le lendemain, je retourne à mon hangar et je trouve une bouteille en plastique qui avait été transformée en pipe à eau, d'après les explications que m'a données la police. Il y avait aussi une cuillère à soupe ayant servi à mélanger quelque chose. Pas besoin d'être un fin limier pour songer à de la drogue! Ç a m'a énervé. J'ai pris le tout et je suis allé le balancer dans la boîte aux lettres de l'EVAM (ndlr.: Etablissement vaudois d'accueil des migrants )."

Se doutant bien qu'il ne s'agissait pas de sucre ou de farine pour faire une tarte, Nicolas a appelé la police, laquelle a emporté le sachet à des fins d'analyses. " Mais ce n'est pas de la drogue , m'a affirmé la police. Il s'agit d'un produit de coupage pour la drogue... "

 

La coupe est pleine

 

Le même dimanche soir, Nicolas se dirige vers sa caravane. Il devait participer à une manifestation le week-end suivant et souhaitait vérifier que tout était en ordre. " Je me suis immédiatement rendu compte que la porte avait été forcée. Elle était décalée de 10 cm. Je l'ai ouverte avec ma clé et là, stupeur! Il y avait plein de cigarettes alors que ni ma femme ni moi ne fumons. Les wc avaient été utilisés et il y avait du chenil partout. En avançant la caravane pour l'amener chez moi, j'ai retrouvé une fourre de duvet du lit de mon fils de trois ans pleine d'excréments. Ils l'avaient utilisée pour se torcher! " Nicolas n'a pas porté plainte, car l'effraction n'était pas suffisamment qualifiée.

Désormais, le Begninois ne veut plus entendre parler du centre de migrants! Il vit avec la crainte qu'il arrive quelque chose à sa famille. " Je ne suis pas raciste. Je sais que la plupart de ces gens sont effectivement corrects. Mais là, la coupe est pleine. Il y a dix ans, tout s'était bien passé. Aujourd'hui, ce ne sont plus les mêmes. Certains ont vraiment des têtes de truands. Et c'est désormais un bal de grosses voitures immatriculées en France voisine qui circulent autour de l'abri. "

Ce témoignage ne semble pas émouvoir le syndic du village, Antoine Nicolas. " J'habite à un kilomètre du village, je ne sais pas ce qu'il se passe dans l'abri, révèle-t-il après un grand moment de silence, suivi d'un long soupir. Mais je comprends que les voisins soient inquiets. Je suis conscient de la détérioration de l'image que ce genre de méfaits produit sur la population. Quant à l'affaire qui concerne un éventuel trafic de drogue, je ne peux pas me prononcer, car j'étais absent lorsque cela s'est produit. Je dois rencontrer des représentants de l'EVAM vendredi, comme chaque 4 à 6 semaines. Cela m'inspire un sentiment de colère et de tristesse, partagé aussi bien avec les migrants qu'avec les habitants voisins. Cela étant, ce genre de fait plombe l'atmosphère, mais je ne pense pas que les Begninois soient en danger. "

 

L'EVAM est à l'écoute

 

Cécile Ehrensperger, répondante de l'EVAM, déplore aussi ce qu'il s'est produit dimanche soir. Des mesures ont été prises, et un système de sécurité a été placé afin de protéger l'entrée de l'abri PC. La représentante de l'EVAM ira voir Nicolas mais elle tient cependant à préciser: " Ma démarche auprès de cet habitant, qui prétend avoir trouvé de la drogue alors que la police affirme que ce n'en est pas, n'a rien d'exceptionnel. Cela fait partie de mon quotidien. Cet habitant a parfaitement bien agi en appelant la police. Mon travail consiste à rencontrer les gens pour voir et comprendre ce qui ne va pas et tenter d'y remédier. La situation dans l'abri de Begnins n'a strictement rien à voir avec ce qu'il se passait à Nyon. Il n'y a pas de trafic de drogue à Begnins. "

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